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Hli " CORRESPONDANCE INÉDITE et à 1 impulsion que donnèrent en leur temps ces géants de la science que nos provinces commencèrent à s'enquérir de leur passé, à déchiffrer leurs vieilles chartes, à mettre au jour leurs annales. La Bresse, l'une des premières, participa à ce mouvement de renaissance historique retardé jusque-là par les agitations politiques et religieuses du siècle précédent. La ville de Bourg était alors le centre d'une société polie, lettrée, qui comptait dans son sein des poètes, des hellénistes, des mathématiciens, des jurisconsultes ; l'érudition classique y était florissante. Cette époque, qui fui celle des Bachet, de Vaugelas, de Farel, de Guichenon, doit être considérée comme l'âge d'or de la littérature et de la science dans la Bresse. Le jour où, pour la première fois, le cardinal de Bichelieu ouvrait les portes de l'Académie française, trois fauteuils y attendaient les bressans Vaugelas, Bachet de Mézériac el Faret. On s'explique difficilement comment, à une époque aussi tourmentée de son histoire, la Bresse pouvait se glorifier de si hautes illustrations. On sait de quelles calamités elle fui affligée durant les vingt der- nières années du XVIe siècle jusqu'au moment de sa réu- nion à la France. Ses destinées dans la période suivante ne furent pas meilleures. L'inflexible dureté des ministres de Henri IV et de Louis XIII, l'insatiable rapacité des gouverneurs royaux qui se crurent autorisés à la traiter en pays conquis, l'insolence el les rapines des gens de guerre, le retour fréquent de la disette, de la peste, le poids dispro- portionné des (axes, lelle esl la part douloureuse que les do- cuments contemporains lui assignent. Ce fut au commencement de ce siècle (18 août 1607) que naquit l'historien Samuel Guichenon, qui occupe une place si distinguée parmi les hommes dignes de mémoire donl la Bresse s'honore. Nous n'apprendrions rien à nos lecteurs en répétant, après tous ses biographes, que ce docte personnage