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       UNE VISITE AU TOMBEAU DE JACQUAiH).

Et la voix me répond : « Travaille sans relâche ,
« Ni jouir, ni pleurer; agir, c'est notre tâche.
« Au-dessus de ta tête est Dieu : ton cœur en toi,
« Que te faut-il de plus pour accomplir la loi ?
« Travaille où Dieu t'a mis ; ne me dis pas : pour faire
« Quelque chose de grand trop infime est ma sphère ;
« Rien n'est vil ; rien de nous ne retourne au néant.
« La chute d'une pierre agite l'océan.
« Travaille : tout se lie ici-bas, tout s'enchaîne;
« Un atome a son rôle et du gland naît un chêne. »



Et tu prêchas d'exemple, ô Jacquard, ton métier,
Utile à ton pays, profite au monde entier ;
L'Indien, comme nous, près du Gange l'admire :
Et, des Alpes d'Europe aux champs de Cachemire,
Propagé comme un livre où ton cœur est écrit,
Il civilise l'homme, il affranchit l'esprit.



Et mon rêve achevé, la nuit étant venue,
De la ville, à pas lents, je repris l'avenue.
Le fleuve étincclait sous le clair firmament,
Paisihle comme un lac; près de moi, par moment,
Le volcan vagabond de la locomotive
Passait en ébranlant le talus de la rive.
La ville constellée éblouissait mes yeux.
On eût dit, à la voir belle comme les cieux,
Que, ce soir, chaque étoile, en secouant ses ailes,
Sur elle avait laissé tomber des étincelles,
Et tous ces feux formaient dans l'éther argenté
Comme un blanc crépuscule où nageait la cité ;
Et parmi tous ces feux je pus te reconnaître
0 lampe du métier tremblante à la fenêtre !
Oui, je t'ai reconnue aux oscillations