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             LES FRÈRES DE SA1NT-JEA.N-DE-DIEU.             501

Sur ia carie d'Espagne, on lit encore à leur place ce mol
funeste : Desprobado.
   Et ces endroits sont pourtant ceux où vivaient, avant cette
expulsion , les plus actives communautés morisques.
   El ces mêmes endroits furent ces lieux remués par les
antipathies religieuses, lieux appauvris, lieux frappés, où
s'engendrèrent toutes ces misères que l'Ordre de Saint-Jean-
de-Dieu prit à tâche de soulager.
   Ces ferments d'expulsion el de persécution entretenaient
des maux sans nombre ; ces malheurs furent â leur com-
ble, quand le départ de 6 à 800,000 morisques arriva.
   De ce départ date l'abaissement de cette monarchie ,
sur les Etats de laquelle le soleil ne se couchait pas, tant elle
était vaste, couverte alors des établissements de l'Ordre , sur
l'ensemble desquels , en adoptant la môme métaphore , le
soleil, celui de la charité, ne se couchait pas non plus.
   Cet aperçu des mœurs de l'époque nous a paru indispen-
sable pour l'appréciation du travail de l'ouvrier évangélique,
ouvrier fondateur dont M. de Falloux nous a donné la vie.
   Ce fut donc au milieu de l'appauvrissement des classes in-
dustrielles , au sein de l'intolérance et des persécutions,—
double plaie pour les populations, et double tâche pour les
âmes généreuses qui, l'Evangile à la main, se livrent à tout
ce qui souffre. — Ce fut donc dans ce temps de misère, ainsi
envisagé , et pour cette grande œuvre de soulagement et
d'assistance que naquit le fondateur de l'Ordre , et que sa
création prospéra.
                                    L. A,   COUTURIER.