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494           LES FRÈRES DE SAINT-JEAN-DE-DIEU.

  du retour de la paix, sous le règne de Louis XVIII, qui de-
 vint une éclaircie pour les ordres religieux, les éléments se
  reconstituèrent et l'œuvre fut reprise par le petit fils du mar-
  quis d'Àrgens, M. de Magallon, ancien officier dans nos ar-
 mées , décoré de plusieurs ordres, homme utile s'il en fut
 jamais, aujourd'hui R. P. Jean de Dieu, définiteur géné-
 ral de l'ordre à Rome.
    Il fut puissamment secondé dans cette entreprise par
 quelques autres Frères, l'honneur et les piliers de l'Ordre.—
 Il y avait parmi ces rudes et infatigables pionniers d'un ter-
 rain neuf Je P. H**, qui s'en est séparé depuis.
    Cette élite trouva que cette tâche n'allait pas être au-des-
 sus de ses forces, quoiqu'il n'y eut à cette époque que des
 noms et des souvenirs pour commencement; pas un seul
papier, et pas une seule archive. A peine s'ils avaient le livre
des constitutions de l'Ordre , ils acceptaient une succession
vacante, et ils l'acceptaient ultra vires; mais le zèle peut
 tout quand il s'inspire de la charité.
    A cette même époque, les aliénés étaient la partie la plus
souffrante de l'humanité ; ils s'attachèrent donc au soula-
gement de ce genre d'infortune. Par eux on vit reparaître
l'ordre de Sainl-Jean-de-Dieu en France. Travailleurs sans
trêve ni merci, après avoir exploré bien des lieux , où ils
eurent d'infructueux essais : les Bouches-du-Rhône , l'Ain ,
la Loire, la Lozère , Nantes même, les ayant vus tour à tour
repoussés, tantôt par l'indigence des ressources locales,
 tantôt par le climat, les exigences municipales quelquefois..
Enfin, celte première assise de la renaissance de l'Ordre,
ils la posèrent à peu de distance de Lyon, la ville des bon-
nes Å“uvres.
    Leur maison prospéra sous de tels efforts, et l'Ordre pos-
sède en ce moment trois établissements spéciaux pour les
maladies mentales.