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SOUVENIRS DES ALPES. 473 Postés sur les rochers escarpés de la rive droite, ils pouvaient intercepter à volonté ce passage qui dominait la route allant de Grenoble en Italie par le Lautaret et le Mont-Genèyre , et qui communiquait avec la Vallée de Maurienne par Mizoën, Clavans (la clé) et le Col de Saint-Sorlin , avec îeBriançon- naisetl'Embrunais parle Mont-de-Lans, Venosc , laBérarde et la Vallée de Vallouise. La longue occupation de ce pays par les Sarrasins est attestée , non seulement par la tradition locale , mais encore par plusieurs écrivains dauphinois , et, entr'aulres, par Jean Brunet qui , dans son Mémoire histo- torique sur le Briançonnais, s'exprime ainsi : « Les travaux immenses faits dans plusieurs montagnes, pour l'exploitation des mines, d'anciens et solides murs ap- pelés Sarrasins, un chemin , une porte et des degrés pour monter dessus , le tout creusé dans le roc, et qui existe à mi- coteau , entre le Mont-de-Lans et la rivière de Romanche, sont des travaux des Sarrasins. « À celte malheureuse époque, c'était un usage encore très- répandu parmi les personnes pieuses de France , d'Espagne et d'Angleterre d'aller, au moins une fois dans sa vie , en pèlerinage à Rome, pour y visiter les tombeaux des Apôtres. Les voyageurs , exposés aux attaques continuelles des Sarra- sins qui occupaient les passages des Alpes et rançonnaient les captifs, se réunissaient en caravanes pour accomplir leur pèlerinage, et comme il n'y avait ni auberges, ni sites d'é- tapes, ils allaient de couvent en couvent chercher un abri pour la nuit. On avait même construit, de dislance en dis- tance, sur les principales roules des Alpes, des hospices des- tinés à recevoir les pèlerins et a suppléer au trop grand éloi- gnement des couvents. Ces lieux d'étapes religieuses étaient sur la route de Grenoble à Briançon : le couvent de Saint- Laurent au Bourg d'Oysans ; l'hospice de Loches près de la Grave ; l'hospice du Lautaret ; l'hospice de la Madeleine ,