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SOUVENIRS DES ALPES. 469 l'on désigne actuellement sous le nom de Manne de Briançon. Un monastère, qui y fut fondé dans le moyen âge , et dont il reste quelques vestiges , lui fil donner le nom de Monestier de Briançon. La seconde station ( Durotincum, seu Villarium Arenarum , seu Arenaesuperiores) était au Villar-d'Arènes, où l'on trouvait les Verusi ou Nerusî , dont nous avons déjà parlé. Du Villar-d'Arènes la roule au lieu de suivre parallè- lement le cours de la Romanche , comme de nos jours , et de descendre à la Grave ( Grava seu Mongravis, seu Arenae inferiores) montait insensiblement le long de la montagne qui est à droite, passait à l'Anvers , où l'on voit encore les traces de ce chemin ; puis par les hameaux de Vantelon et des Terrasses, elle gravissait ja montagne de Paris où on peut facilement reconnaître les vestiges et la direction d'une ancienne et grande voie , et où on éleva , pendant le moyen âge, une maison appelée la Loge, qui, d'après la tradition locale et l'assentiment général du pays , était une auberge ou un hospice destiné à recevoir les voyageurs qui fréquentaient celte route. De la troisième station , Mizoin [Mellosedum), le chemin passait par Huez, sur la montagne sans descendre vers la Romanche ; car, à celte époque, la Combe de Malaval (malavallis) et toute la vallée étaient encombrées de rochers qui en rendaient le passage impraticable. Ce ne fut proba- blement que plus tard que les Sarrasins , ayant envahi ces contrées, songèrent à tourner le Monl-de-Lans ( Mons- Lancei) et à établir le chemin sur la gauche de la Romanche. En effet, le monument qui est désigné sous le nom de Porte- Romaine , près du village de Bons, doit être attribué plutôt aux Sarrasins qu'aux Romains , si l'on considère que cette voûte est le seul monument situé sur la rive gauche de la Romanche, et qu'il ne parait dater que de l'abandon de la voie sur la rive droite. La quatrième stalion ou Calorissium