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466 SOUVENIRS DES ALPES. « A peine commeiice-t-on à descendre le Lautarel que l'on jouit de la vue de la vallée de Briançon, Celte vallée n'est point une gorge étroite , hérissée de rochers arides et nus ; cette vallée s'étend jusqu'à Briançon , qui est à plus de cinq lieues de Laularet et peut avoir un quart ou une demi-lieue de largeur par endroits. Les montagnes sont couvertes , du moins depuis la Maison-Blanche , de mélèzes, qui, par leur figure conique et la façon dont ils répandent leurs branches , donnent à ces montagnes un air différent de tout ce qu'on a vu dans le reste du Dauphiné , où ces arbres ne sont point cultivés. La Guisanne, qui vient du Laularet, y roule ses eaux et reçoit celles de plusieurs ravins qui descendent des montagnes qui la bordent. Enfin , l'es champs qui sont bien cultivés forment, avec ces autres objets , un coup-d'œil d'autant plus agréable que l'on sort de gorges , où les diffi- cultés n'ont pas été rares, et où les montagnes ne présentaient souvent que des rochers nus et presque pelés. Le chemin depuis le Lautarel est très-bon , souvent cepen- dant il est gâté par les neiges et les pluies abondantes. Il est presque toujours en plaine ou en pente douce. On suit la rive gauche de la Guisanne jusqu'à Briançon , el l'on passe plu- sieurs des ravines qui tombent des montagnes. La première qu'on rencontre en descendant de l'hôpital et du col du Lau- laret à l'hôpital de la Madelaine et celle qui vient de Galibier, gorge de montagnes par laquelle on va en Savoie et qui est sur la gauche du chemin ; on passe ensuite le Rion blanc qui tombe de la montagne de Ponsonnière par une petite ravine près de l'hôpital de la Madelaine. A trois quarts-d'heure de cet hôpital on traverse le ravin du Lauzel sur un pont de bois auprès du village de ce nom et on arrive en une demi- heure au Cassel en traversant trois ravines , en laissant à gauche , entre les deux premières, la Maison-Blanche, et à droite les hameaux de Boutard el de Fontanier. Après le