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458          MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU RUGEY.

se prétendait issu de l'illustre famille romaine Fabia, oubliant,
dans l'enivrement de-sa fortune, sa modeste origine de Poncin.
    Cette digression sur les monuments épigraphiques termine
la description des antiquités du Bugey, commentées au point
de vue de son histoire. J'ai parcouru toutes les périodes an-
térieures au moyen-âge. Si l'on apprécie sommairement les
vestiges de chacune de ces périodes, on voit, à l'exception
des eaux brébonnes de Saint-Rambert et de quelques déno-
minations, les traces celtiques effacées et la colonie grecque
dépourvue de vraisemblance ; en revanche, la domination ro-
maine apparaît resplendissante. Elle couvre de ses débris cette
province dont une contrée porte toujours le nom du peuple-
roi, et qui a conservé dans son sein la tradition de ses lois,
de ses usages et de sa langue, pendant une longue suite de
 siècles, malgré les invasions, les révolutions et les déchire-
 ments de la féodalité, tant fut profonde sur cette terre l'em-
preinte des Romains. Après eux, le Bugey devient le berceau
 et le centre des Etats bourguignons. Nous y trouvons quelques-
 uns de ses monuments épigraphiques qui rappellent sa civili-
 sation semi-barbare. Le triste spectacle de la décadence ne
 doit pas nous rendre injustes à l'égard de celte tribu germa-
 nique qui vint s'asseoir au foyer des indigènes, non en con-
 quérante , mais en alliée, dont la domination ne fut pas
 tyrannique, et qui fit des lois sages pour celte période d'un
 siècle, après laquelle s'ouvre l'ère féodale du moyen âge.


                                       P. GUILLEMOT.