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MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY. 389 que le Bugey, lors de l'invasion des Helvètes, était habité par les Séquanes, par les Ambarres et les AUobroges ; Qu'avant Jules César, la province romaine s'étendait dans le Bugey, puisque les AUobroges avaient franchi le Rhône pour s'établir sur la rive droite ; Que de Genève à Seyssel, ce fleuve séparait les Séquanes des AUobroges ; Que, les Ambarres, possédaient la vallée de l'Ain. Les AUobroges s'étaient donc emparés de la rive droite du Rhône, depuis Seyssel jusqu'au point, à peu près, où la rivière d'Ain verse ses eaux dans le fleuve. Les débris ro- mains,semés sur ce littoraI,désignent cette zone et ses limites. Il est remarquable que, à partir de Seyssel, eri remontant le fleuve jusqu'à Genève, l'on ne trouve plus d'antiquités ro- maines. C'était le territoire des Séquanes, dont les défilés furent ouverts à l'irruption des Helvètes, et qui comprenait, dans les montagnes du Haut-Bugey, tout l'arrondissement de Nantua d'aujourd'hui, dénommé, au moyen-âge, Terres de Thoire. A cette époque, les sires de Coligny possédaient, en grande partie, le territoire ambarre, avec une partie du littoral allobroge jusqu'à Briord ; le surplus était soumis aux comtes de Savoie. De l'interprétation des Commentaires de César, jointe aux vestiges respectés par le temps, résulte évidemment l'oc- cupation des trois peuples celtiques limitrophes et leurs li- gnes de démarcation. Les anciens historiens du Bugey et la plupart de ses archéologues sont donc dans une erreur palpable, lorsqu'ils allèguent que les Ségusiens étaient dans cette péninsule, au temps de la conquête des Romains. Guichenon, plus savant en histoire féodale qu'en archéologie romaine, l'affirme si formellement qu'il ne semble pas permettre le doute ; beau- coup d'autres, après lui, l'ont répété sans examen. Sur cette