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~s ^ 362 LES FRÈRES DE SAINT-JEAN-DE-DIEU. particulières auraient dû survivre à ce grand naufrage. Le torrent aurait dû s'y briser. Les légendes et les chroniques de ces mêmes fondations mériteraient de vivre élernellement dans la mémoire des amis de l'humanité. Ces chroniques et ces légendes sont empreintes d'un tel esprit de perpétuité, de gratitude , de charité , de foi de la part de leurs fondateurs ; elles se présentent environnées de circonstances si drama- tiques, que nous regrettons de ne pouvoir toutes les repro- duire dans cette esquisse. On dit qu'il y a de la poésie partout; celle remarque trouverait là ses preuves ; mais celte repro- duction dans son entier pourrait peut-être avoir ce désavan- tage, qu'au récit du sort si malheureux qu'éprouvent, presque sans exception , au sein des cataclismes politiques, les œuvres les plus dignes d'échapper à ces fatales lois de rénovation , les âmes bienfaisantes ne se découragent ; et que , dans le pres- sentiment d'une même fin pour leurs fondations projetées, elles n'en viennent ou à retenir ce qu'elles leur destinaient, ou à donner une application moins utile à ces pieux élans de charité. III. Ce n'est pas sans raison que le mot : dramatique s'est échappé de notre plume. Nous allons citer, comme exemple , deux seulement de ces merveilleuses origines : la première sera celle des hôpitaux de la Rochelle par suite de fondalions échues, en 1642 J' aux Frères de la Charité; la seconde con- cerne l'hôpital de Vesins, même diocèse. Le siège de la Bochelle a été un des drames les plus san- glants de notre histoire. Cet événement a fourni aux roman- ciers une longue série de saisissants épisodes. Les Frères de Saint-Jean-de-Dieu y ont eu leur part ; et dix-huit de ces