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•m 348 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Le chantre de nos bois apprend-il son ramage ? La vague harmonieuse, en caressant la plage, Sait-elle tout l'amour que renferme son bruit ? Et si le ver-luisant montrait son dos superbe An jour, on foulerait sans distinguer sous l'herbe Ce phare de la nuit. Je suis la fleur cachée au» l'entes soli taires ; Je suis l'oiseau chantant sans savoir les mystères Des notes sans écho que sa voix jette aux vents ; La vague au bruit perdu, l'insecte qui dans l'ombre Glisse en rendant sa route et moins triste et moins sombre Par ses rayons mouvants. Ces strophes sont empreintes d'une douce et poétique mé- lancolie ; levers coule avec abondance et facilité, l'expression est pure et le sentiment qui anime toute-cette petite pièce en fait un morceau charmant. L'air qu'on respire au ciel souffle-t-il ici-bas ? Est un de ces vers qu'un poète est heureux de rencontrer; il est de ceux qui ne se trouvent que dans les écrits des littéra- teurs les plus heureusement doués. La plume gracieuse de M. Perrin a encore laissé tomber les vers suivants d'une sensibilité si vraie et qu'il a adressés à ses deux petitesfilles: Doux fruit de mon amour, qu'au nid de ma misère Dieu fit naître et grandir, Venez, mes chers enfants ; embrasser votre père C'est l'aider à souffrir. De mon ciel nébuleux tourmenté par l'orage Vous êtes l'arc-en-ciel 1 Ah! ne vieillissez pas, car la vie à votre âge N'est que rose et que miel. Quand vos petites mains caressantes, gentilles, Passent dans mes cheveux, Je sens comme un Zéphyr, ô mes charmantes filles, Qui me rend tout joyeux De votre bonne mère, ah ! vous êtes l'image ; Chérissez-la toujours, Et soyez toutes deux, quand la courbera l'âge, L'appui de ses vieux jours ! Les esprits forts trouveront M. Perrin bien arriéré de chan- ter ainsi les douceurs du foyer domestique et de choisir, au