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346              BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

rasse la marche de la phrase et en embrouille parfois le sens.
Nous n'aimons pas non plus certaines expressions qui man-
quent de noblesse, d'autres qui ne sont qu'un néologisme
inutile, et une foule de mots latins francisés, comme nobilitas,
plebs, etc., employés pour noblesse, plèbe, etc. Ce mélange
de langues n'est pas heureux et nuit à la grâce du style.
L'unité de l'histoire souffre à son tour de comparaisons nom-
breuses entre les faits, les personnages anciens, et des faits,
des personnages contemporains. La plupart de ces parallèles,
 très-instructifs d'ailleurs, auraient naturellement trouvé leur
place dans la conclusion de l'ouvrage, ainsi que dans l'Essai
sur le paganisme moderne.
     Les réflexions sur le christianisme sont excellentes ; la
divinité de notre sainte religion en ressort admirablement,
 mais elles sentent trop le sermon. Nous aurions préféré voir
ces réflexions fondues dans un tableau de la vie chrétienne à
 l'époque des Césars. Les vertus, les mœurs, les luttes des dis-
ciples de l'Évangile mis en regard de cette mollesse, de cette
 dépravation païenne que l'auteur a peintes en traits si éner-
 giques, auraient prêté un intérêt dramatique à cette partie
 de son ouvrage.
     M. de Champagny nous pardonnera sans doute ces remar-
 ques, écrites avec indépendance ; elles n'infirment en aucune
 manière le mérite incontestable de son livre. Nous aimons à
 le dire, en finissant, le livre des Césars doit être mis au rang
  des œuvres rares dont puisse se glorifier notre époque. Or, un
  tel livre n*a rien à redouter de la critique : les bons ouvrages
 grandissent sous sa plume.
                                        L'abbô CHRISTOPHE.