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        344                BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

        gradante servitude. Qu'est-ce donc que le progrès? Dans
        notre société moderne, les sciences, les arts, l'industrie ont
        enfanté des prodiges, et à quoi ces merveilles ont-elles abouti ?
        M. de Champagny le montre encore, en rappelant la terreur
        sanglante de 93 et les ridicules orgies de 48. Qu'est-ce donc
        que le progrès? Nous signalons surtout'à l'attention des lec-
        teurs l'Essai sur le Paganisme moderne qui termine le second
        volume. Us verront là combien, malgré les efforts du chris-
        tianisme, l'antiquité païenne a déteint sur nous. Un de nos
        plus agréables poètes contemporains, Berchoux, disait avec
        beaucoup d'esprit :
                Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ?

        Eh bien ! nous ne doutons pas qu'après avoir lu l'histoire des
        Césars, tout le monde ne dise la même chose avec beaucoup
        de raison. M. de Champagny prouve, avec une force de lo-
        gique qui s'élève presqu'à la démonstration, que, dans le
        monde romain, le paganisme ne fonda rien ni de moral ni
        de raisonnable. Si, dans l'antiquité, la corruption n'occupe
        pas toute la place , c'est que l'homme valait mieux que sa
        religion. Si, dans les temps modernes, le retour de la cor-
        ruption païenne est impossible, c'est que « l'Europe, comme
        « le dit M. de Champagny, repose tout entière sur les bases
        « de la fondation chrétienne ; les sentiments d'humanité et
        « de justice sont vivants chez nous ; si on les comprime, ils
        « repoussent. Nous valons mieux que les anciens. » Le chris-
        tianisme joue un beau rôle dans le livre des Césars. Les idées
        qu'il inspire à l'auteur sont de l'ordre le plus élevé, et nous
        ne doutons pas qu'elles ne soient adoptées par tous les hommes
        sensés. En voici une, enlr'aulres, sur l'éducation, que nous
        tenons plus particulièrement à signaler ; laissons la parole < i
        M. de Champagny : « L'éducation aujourd'hui est heureuse-
        « ment moins grecque et romaine qu'elle ne l'était il y a