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ï: 300 LES DEUX DESHOULIÈRES A LYON. la fontaine, au muTmure de laquelle Pétrarque avait fait résonner les cordes de sa lyre. L'année suivante, au mois de septembre , elle quitta le Dauphiné pour retourner à Paris. Elle y publia, cette même année 1674 , sa fameuse Idylle des Moutons, qu'elle avait sans doute composée dans nos contrées. Personne alors ne s'avisa de lui en contester la propriété. Trois ans après, en 1677, un homme de qualité de Lyon en fit une assez plaie parodie (1) qui fut insérée dans le tome vin du Nouveau Mercure galant, que publiait en celle ville le libraire Thomas Amaulry (2). Vers ce même temps, Mme Deshoulières avait projeté de donner un recueil de ses poésies; elle en obtint le privilège le 19 juin 1678, mais l'impression n'en fut achevée que le 30 décembre 1687. Comme on le yoil , elle suivit le précepte d'Horace qu'elle connaissait très-bien : Nonumque premalur in annum. Cette première édition parut vers les premiers jours de 1688, chez la veuve de Sébastien-Marbre Cramoisy , dont le mari, directeur de l'imprimerie royale, était mort le 10juin pré- cèdent. Ce ne fut qu'en 1695 que Mlle Deshoulières publia une suite à ce premier recueil, et joignit ses poésies à celles de sa mère qui était morte depuis un an. Ces deux volumes furent réimprimés à Lyon, en 1703, par Hilaire Baritel qui mit, en tête du premier tome , le portrait de Mme Deshou- lières , gravé par Etienne Desrochers, d'après celui qu'avait (1) Cette parodie en vers irréguliers, sur les mémas rimes que l'Idylle de Deshoulières, est précédée d'une Lettre à une dame, où il est dit: « On « m'a assuré qu'ils (ces vers) avaient été faits par un homme de qualité de « Lyon, et vous serez aisément persuadée en les lisant qu'il n'a pas moins « d'esprit que de naissance... » (2) Le privilège pour l'impression de ce Nouveau Mercure, avait été accordé, en 1672, à un sieur Dam, qui le transmit à Th. Amaulry. Voyez l'Histoire des Journaux de Lyon, par Aimé Vinglrinier, p. 17,