Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    IMITATION D'UNE ÉLÉGIE

                                  ADRESSÉE



  PAR L'ÉMIR ABD-EL-KÀDER A SES FRÈRES
                        APRÈS LEUR DÉPART (1).




     0 globe de mon œil, aine de tout mon être,
     Doux printemps de mon cœur et force de mon bras,
     Combien j'étais heureux en vous voyant paraître !
     J'eusse oublié mes flls au seul bruit de vos pas.
     Mais le destin cruel m'a ravi la lumière.
     Rien n'a frappé mes yeux depuis votre départ.
     La richesse est pour moi comme un peu de poussière !
     Qui pourrait, après vous, sourire à mon regard?
     Dès l'instant des adieux mon ame s'est brisée.
     Mes larmes en torrent débordent de mon cœur ;
     Mon front s'est abattu, ma force s'est usée,
     Et pour l'éternité je garde ma douleur. *
     As-tu vu du désert la datte savoureuse ?
     Elle attirait les yeux quand le vent est venu.

   (1) On a connu Abd-el-Kader guerrier et administrateur ; on l'a vu lutter
avec une poignée de cavaliers contre Ja fortune de la France, on sera
peut-être curieux de le connaître poète et littérateur, et cette pensée nous a
engagé à traduire, avec toute la fidélité qui nous a été possible, la pièce
suivante dont nous garantissons l'authenticité. Si notre pays a en à se
plaindre de l'homme politique, le poète n'en a pas moins droit à notre
impartialité.
                                       iVofe dit IHreelevr de la REVO;.

                                                                 17*