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                              CHRONIQUE.



 POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU IVOUVEL HOSPICE DES JEUNES
                           INCURABLES D'AINAY.



    Au mois de novembre dernier, un de nos collaborateurs rendait compte
 d'une notice sur M"e Adèle Perrin, fondatrice de l'œuvre des Jeunes filles
 incurables. Il esquissait, en quelques traits vifs et concis, l'histoire de cette
.institution qui, d'abord toute petite semence, avait produit, comme le grain
 de sénevé, une tige et des branches capables d'abriter les oiseaux du ciel.
  « A cette heure, ajoutait M. Léon Boitel, ce n'est pas la charité qui fait
 « défaut, c'est l'espace qui manque. » Et voici que la charité a élargi son
 foyer, afin qu'un plus grand nombre d'enfants vinssent y prendre place.
   Le 10 mars, son Emmenée le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, a
béni et posé la première pierre d'un nouvel hospice, lequel, d'après les plans
dressés par M. Benoît, occupera toute l'île enceinte par les rues Bayart, de
Jarente, de l'abbaye-d'Ainay, duPuits-d'Ainay.
   L'assistance était nombreuse et empressée. Mme Péricaud de Gravillon a
 donné, dans un mémoire fort remarquable, une idée complète de l'œuvre,
de sa situation et de ses ressources. Son Emmenée a développé, en quelques
paroles, cette pensée qui ressortait si bien de la cérémonie, que la charité a
les promesses de la vie présente et de la vie future ; que ses œuvres sont
impérissables, et que les pierres elles-mêmes des monuments qu'elle fonde
sont comme autant de voix qui montent vers le ciel, pour rappeler sans
cesse à Dieu le souvenir de ceux qui ont ouvert la main sur l'infortune.
   Le bonheur, s'il y a quelque chose dans la vie qu'on puisse appeler de ce
 nom, le bonheur consiste dans le bien qu'il est donné à chacun de répandre
 autour de soi. Les natures égoïstes seules ne comprennent pas tout ce qu'il
y a de vraie jouissance dans une larme séchée au bord de la paupière, dans
un rayon d'espoir dont on touche le front que la douleur a fait incliner ; ce
que fait éprouver de douce émotion un œil qui se lève vers vous, tout humide
de reconnaissance et qui vous dit, dans son langage muet : je vous remercie,
je vous aime... Et nous ne parlons pas ici des motifs surnaturels que la foi
chrétienne inspire, nous nous plaçons seulement au point de vue puremen
instinctif du cœur humain.