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                 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                   251
nous bornerons-nous à donner un simple aperçu des doctrines
médicales de l'auteur , laissant à d'autres le soin de juger ce
travail au point de vue pratique.
   Ce n'est point une recherche stérile que celle des variations
successives qu'ont éprouvées, depuis un demi-siècle, les opinions
en médecine ; cette étude montre d'abord la marche incertaine
de la science pendant ce temps de scepticisme, puis un éloigne-
ment toujours plus sensible pour les dogmes du matérialisme.
   L'ouvrage de M. le docteur Baumes sur les diathèses indique
cette heureuse rénovation, et l'accueil qu'il reçoit du public et
de la presse médicale sont les signes non équivoques du chan-
gement qui s'est opéré dans la direction des études.
   Cette révolution intellectuelle, qu'il n'est plus permis de con-
tester, prouve combien nous sommes déjà loin de ces doctrines
erronées qui ne voyaient la maladie que dans les altérations or-
ganiques, n'admettaient que les renseignements fournis par les
sens, ne croyaient enfin qu'à l'existence des causes matérielles.
   M. Baumes reconnaît, au contraire, que les diathèses consi-
dérées dans leur nature intime tiennent à une direction vicieuse
imprimée aux forces nutritives..>. « C'est, ajoute-t-il, l'instinct
nutritif dépravé d'une organisation malade. » 11 y a trente ans
qu'une pareille définition eût été généralement repoussée, elle eût
attiré à son auteur des remontrances sévères, ou d'ironiques
louanges, pour avoir voulu faire revivre une théorie surannée.
   Aujourd'hui cette manière de considérer les affections mor-
bides est franchement acceptée, on reconnaît qu'elle est en
rapport avec les lois de la vie, avec cette croyance ancienne
que la maladie est une manifestation vitale, et sa cause la plus
ordinaire, un principe immatériel.
   L'École de Montpellier attire visiblement M. Baumes, plusieurs
passages de son ouvrage indiquent un acquiescement complet
au vitalisme : « 11 est impossible, dit-il, d'arriver à une concep-
tion rationnelle de l'état morbide diathésique, sans partir de
cette considération essentielle, fondamentale, que dans la vie
organique, dans la vie végétative, il y a des instincts, des be-
soins, de la spontanéité, comme il y a des instincts, des besoins,