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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 249 vanité, ne rectifia même pas l'inexactitude de cette pièce justi- ficative. En 1611, il fut appelé de l'église de Buxy à celle de Mâcon, et, le 24 octobre de la même année, il épousa en secondes noees « damoiselle Anne Farcy , fille de noble Claude Farcy de Pont- de-Veyle. » A peine était-il à Mâcon depuis un an, qu'il eut cette visite surnaturelle dont il a fait le récit dans l'Antidemon. Les faits inexplicables qui s'étaient passés chez lui, et qu'il raconte en détail, pouvaient donner des armes à la malveillance, car le temps des procès de sorcellerie n'était pas encore passé. On alla jusqu'à dire qu'il avait des communications magiques avec le démon, et ce fut pour exclure toute idée d'alliance avec l'es- prit malin, qu'il donna à son récit le titre (l'Antidemon. Cet ouvrage, du reste, ne parut que quarante-un ans après les merveilleux événements qu'il retrace. Quant à la Demonologie, quoiqu'elle soit plus étendue que l'Antidemon et qu'elle occupe la première partie du volume de Perrault, elle n'est qu'une dissertation accessoire. « J'ai creu « qu'il estoit à propos, dit l'auteur, d'adjouster à la relation « de l'histoire susdite un traité touchant les démons et sorciers.» M. Leduc s'est borné à réimprimer l'Antidemon, comme étant ce qu'il y a de plus curieux et de plus important dans le livre de François Perrault. Cette nouvelle édition se recommande non seulement par les soins typographiques, mais encore par les notes qui accompagnent le texte, comme aussi parla variété et le mérite des appendices. Cet opuscule présente un véritable inté- rêt , soit qu'on l'envisage comme un utile document pour l'his- toire des idées de la première moitié du XVIIe siècle, soit qu'on le lise au point de vue de la langue. Il peut fournir, en ce sens particulièrement, d'utiles remarques. Ainsi, pour m'arrêter à quelques exemples, j'y trouve charivari au féminin, tandis que ce mot est aujourd'hui masculin ; Perrault écrit aureille, d'a- près l'étymologie, tandis que l'orthographe consacrée remplace par un o la diphthongue au. C'est une bizarrerie de l'usage, ainsi que M. Leduc en fait l'observation , qu'il faille écrire di-