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DE LA FOLIE. 211
Il s'agit des classifications de la folie par Pinel et de ses
puissants travaux , base de tous ceux qui ont été accomplis
depuis sur la même matière.
Ce savant compte quatre espèces distinctes dans ce qu'il
nomme le genre folie: « la Manie, la Mélancolie, la Démence
« et l'Idiotisme.
« La Manie est un délire général avec irascibilité, pen-
« chanta la fureur, etc.; la Mélancolie, un délire partiel
« avec abattement, tristesse, penchant au désespoir, etc.;
« la Démence est l'extrême affaiblissement des facultés intel-
« lectuelles et l'Idiotisme est la nullité complète jde ces fa-
c cultes. »
e
Telle est, d'après Pinel, la progression descendante de
l'affaiblissement de l'esprit, jusqu'à son entière extinction.
Dans l'Idiotisme, c'est l'idée qui manque; dans la Démence,
c'est la chaîne ou consècution des idées ; dans la Mélancolie
et la Manie, c'est la justesse des idées, mais avec cette diffé-
rence que le mélancolique n'est fou que sur un seul point,
tandis que le maniaque est fou sur tous.
Ici M. Flourens compare Pinel avec Condillac, au dire
de ce dernier, l'un de ses maîtres en philosophie. A propos de
!a perte successive de chacune des facultés de l'homme dans
les diverses phases de la folie, il rappelle l'ingénieuse idée
de Condillac imaginant une statue qu'il doue successivement
des différents sens, pour se figurer ce que nous devons à cha-
cun de ces sens ! Heureusement que Pinel a opéré sur autre
chose qu'une statue ; heureusement surtout qu'il s'est préoc-
cupé d'autre chose que des sens. M. Flourens ne pouvait
mieux faire ressortir la supériorité du physiologiste sur le
prétendu philosophe, son initiateur.
Selon lui, Pinel se montre admirable observateur dans
l'étude des divers fonctionnements de l'intelligence qu'affecte
la folie, depuis la perturbation et la perversion la plus