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208 DE LA FOLIE. même les seuls remèdes pour certaines folies. Et c'est pour cela que le Christ lui-même, parlant du mal d'un possédé qu'il venait de guérir, associe merveilleusement, dans ses conseils, le traitement spirituel au traitement matériel. « Ce genre « de démons, dit-il, ne se chasse que par la prière et le « jeûne » (1). Telles sont, au point de vue mystique, les saines idées sur la folie : idées qui seront toujours lettre close pour tous ceux dont les esprits, orgueilleux ou alourdis, se refusent à com- prendre, que l'ordre surnaturel enveloppe et pénètre Tordre naturel, comme le ciel immense et lumineux le fait de la terre. Et qu'on ne suppose pas, du reste, que ces idées soient de nature à gêner les efforts de la science humaine pour la gué- rison de celte triste infirmité, quand elle n'est qu'une simple et naturelle infirmité, dont Dieu seul, d'ailleurs, aie secret der- nier. Que rien donc ne l'arrête dans sa noble carrière! Nos missionnaires s'abstiennent-ils d'aller verser leur généreux sang sur les plages barbares parce que le démon y règne sou- vent en maître ? Les savants sont les missionnaires pacifiques de la vérité humaine ; et leur science , si généreusement ins- pirée, parvient souvent à trouver, dans les moyens humains, des remèdes qui sont au corps et à l'esprit du pauvre aliéné ce que ceux de la religion et de l'Eglise peuvent, en certains cas, être à son âme. Ainsi revenons-nous naturellement à notre sujet. Selon M. Flourens, la médecine a été lente dans sa mo- derne renaissance à cet égard : « les deux derniers siècles, dil^ « il, qui ont tout renouvelé parmi nous, n'ont produit au- « cun ouvrage important sur la folie. » Et d'ab,ord, en fait de renouvellement, entendons bien que (1) Hoc genus non ejicitur nisi pcr orationem el jejunium. (St. Math., XVII, 20).