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194            DE LA RESTAURATION DE L'ÉGLISE
 D'un commun accord, le ministre et elle ont choisi pour diriger
la restauration délicate et importante d'un aussi beau morceau
 M. Desjardins qui se recommandait, indépendamment de ses
talents éprouvés, par des études sur l'édifice, études qui remon-
 tent à plus de dix ans.
    Avant tout, il fallait consolider , car l'édifice menaçait ruine
 en plusieurs endroits. L'humidité le minait par le pied. Le sol,
naturellement frais, avait été peu à peu exhaussé de plusieurs
décimètres au-dessus de sa base par la poussière accumulée des
siècles. Des pierres calcaires taillées revêtent les murs sur toute
leur surface ; la majeure partie de celles qui étaient en contact
avec le sol s'étaient décomposées et avaient perdu consistance ;
quelques-unes étaient tombées en morceaux. Le même effet
s'était produit en plusieurs endroits de la cime de l'édifice , par
l'infiltration lente et prolongée de l'eau de pluie, que laissait pé-
nétrer un toit mal entretenu. On a commencé par déblayer la
base du monument jusqu'à plusieurs pieds tout autour ; on a
repris les parties de mur endommagées, et remplacé les pierres
taillées, manquant ou hors de service, par d'autres équivalen-
tes. Tout cela a été fait avec beaucoup de soin par des ouvriers
appelés de Lyon.
    Malheureusement, quelques sculptures avaient été atteintes
aussi par le temps et l'humidité. Ce sont celles endommagées
par ces causes qui ont fait l'objet de la restauration proprement
dite. Le point le plus difficile de cette œuvre était le remplace-
ment de la partie inférieure de deux faces parallèles des jam-
bages de la grande porte. Elles sont couvertes d'enroulements
de feuillages très-compliqués et très-gracieux. La sculpture mo-
derne allait se trouver en regard de l'ancienne, et si elle restait
trop au-dessous , son infériorité ne pouvait manquer de sauter
aux yeux. L'artiste qui s'est chargé de ce travail s'en est tiré
 de manière à faire honneur à son ciseau.
    Le toit a été recouvert en larges tuiles plates de forme ro-
maine; un antéflxe a été placé sur le pignon du portail. La
tourelle de l'escalier, qui avait été réduite au niveau du mur
voisin, a été un peu exhaussée et a reçu une toiture distincte