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192 DE LA RESTAURATION DE L'ÉGLISE beau-frère de Charles-le-Chauve, et qui devint roi de Provence, d'abord persécuteur des moines de Charlieu , en fut ensuite le bienfaiteur et les enrichit de ses libéralités. Le monastère avait d'abord le titre A'Abbaye et ne relevait que de lui seul ; mais, au XIe siècle, il fut réuni à Cluny, et, plus tard, réduit en prieuré. L'église, belle et vaste, a été démolie après la révolution , au moment même où on relevait les autels , parce que les petits intérêts d'un magistrat de l'époque eussent pu être compromis si on l'eût laissée debout. Il n'en reste aujourd'hui que le ves- tibule et la première travée de chacune des petites nefs. Heu- reusement , il paraît certain que ce vestibule en était la partie la plus remarquable. Il est évidemment d'un siècle postérieur au corps de l'édifice ; il est bysantin et celui-ci de style roman pur. Du reste, pour savoir l'époque de l'un et de l'autre , on n'a que les caractères de la construction ; il n'y a aucun document écrit. Le portail a cela de particulier , qu'il était placé perpendiculai- rement à la longueur de l'église, et non en prolongement comme c'est l'ordinaire ; sans doute parce que l'espace manquait dans un sens et non dans l'autre. La grande porte est chargée de sculptures sur ses jambages, son tympan et ses voussures. Il y a des ornements et des figures. Les figures principales rem- plissent le tympan et sont en demi-relief. Le sujet, assez com- mun , est singulièrement réhaussé par la manière dont il a été exécuté; c'est Jésus-Christ assis, tenant d'une main, sur ses genoux, le livre des Evangiles, levant l'autre comme pour bénir, et entouré des symboles des quatre évangélistes. Au-dessous, sur le linteau, sont les douze Apôtres assis. Au milieu d'eux, le Sauveur du monde en est séparé par un ange à chacun de ses côtés. A la même hauteur, en tête des pieds droits, sont plusieurs figures, entre lesquelles on distingue celles de l'évêque Ratbert, fondateur, et du roi Boson, bienfaiteur du couvent, reconnaissables au petit édifice qu'elles tiennent dans leurs mains. Mais ce qui fait surtout la beauté du portail, ce sont les ornements qu'on y a prodigués, tels que fleurons, rinceaux, entre-lacs, dont la perfection est telle, que l'œil ne se lasse pas d'v revenir.