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CHRONIQUE THÉÂTRALE. La direction de nos théâtres a été donnée pour six ans à M. Delestang, et personne ne s'en plaindra, ni les artistes , ni le public. M. Delestang a fait ses preuves ; avec lui, on ne se trouve pas en face de l'inconnu, et maintenant qu'il a six ans devant lui, on peut être sûr qu'il en tirera bon parti dans l'in- térêt de nos plaisirs. 11 finira par trouver une recette pour se- couer le public engourdi, le public apathique et casanier, qui ne saura bientôt plus ce que c'est qu'un théâtre, tant les préoc- cupations scéniques tiennent peu de place dans son esprit. Nous souhaitons à M. Delestang une bonne subvention de l'Etâr, et en toute justice, elle lui est due. 11 est temps que la Province ait sa part dans les largesses gouvernementales ; car, si les cho- ses continuent à aller du train donl elle vont, si on laisse les théâtres de province se dépeupler et finalement se fermer, nous serons un jour forcés de prendre le chemin de fer de Paris, quand il nous prendra l'envie d'entendre un opéra; ce qui, on en conviendra, ne laisserait pas que d'être humiliant et dispendieux pour nous. M. Bazzini a déjà donné cinq concerts au Grand-Théâtre. En vérité, nous nous sentons moins l'envie de faire son éloge que de prendre encore une fois le public à partie pour l'empresse- ment modéré qu'il a mis à se rendre à l'appel de M. Bazzini. Sans doute, la salle n'était pas vide , les applaudissements n'é- taient pas sans chaleur ; mais quand on a, comme les Lyonnais, éprouvé pour les demoiselles Milanollo une sorte de fièvre céré-