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154 EXPOSITION DES AMIS DES ARTS.
l'on voit trop la composition de l'atelier, et où l'exécution
laisse peut-être à désirer comme vigueur et accentuation du
plan. M. Fonville a tiré un heureux parti d'un sujet ingrat,
et il a su rendre intéressant le portrait commandé d'une manu-
facture. La vue du château de Mioland (Savoie) nous donne
une preuve de plus de la prodigieuse habileté de main et de
la brillante couleur qui distinguent cet excellent paysagiste.
M. Servan cherche le grand style ; il entoure de cadres sévères
et grandioses des scènes ordinairement empruntées à l'his-
toire religieuse ; sa Magdeleine , assise et méditant au fond
d'un ravin solitaire, ne séduit pas par cette couleur brillante
que d'autres peintres, avant lui , n'avaient pas jugée incon-
ciliable avec l'austérité d'un semblable sujet ; mais on y peut
louer une touche vigoureuse ainsi que des troncs d'arbres et
des racines tourmentées, étudiées avec conscience et rendues
avec effet. Son autre grand paysage, acquis par la Société des
Amis-des-Arts , pêche, à notre sens, par des masses d'arbres
d'un aspect cotonneux et lourd , quoique bien éclairées , et
qui nuisent à l'ordonnance générale du tableau. M. Viot a
envoyé de Bourg, entre autres tableaux, un effet de soleil cou-
chant remarquablement bien rendu ; sa toile a de la profon-
deur et de la vérité ; le bleu de son ciel est d'un ton un peu
lourd , et la manière dont il peint ses arbres et ses terrains est
peut-être un peu maigre ; mais il rachète ces défauts par un
sentiment vif et profond des harmonies de la campagne.
Félicitons M. Chevallier de ses progrès sensibles dans la
nouvelle manière qu'il a heureusement adoptée : La vue prise
du Gauchon (Isère) nous offre une élude évidemment faite
d'après nature , où les oppositions d'ombres et de lumière
sont combinées d'une façon vraie, et bien rendues; nous dési-
rerions cependant plus de fermeté dans l'exécution des pre-
miers plans. Les deux autres toiles moins importantes sont
également remplies de charme , et nous sommes par-là môme