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PENDANT LE XVe SIÈCLE. 147 pièce, pourront être quelquefois surpris de la modération et de la réserve de l'auteur à exprimer certaines opinions sur les choses ou sur les hommes. 11 faut pourtant reconnaître que ces qualités sont les conditions de l'impartialité et de la vérité, et que s'il y eut, lors du schisme, soit à Rome, soit à Avignon, un pape qui était légitime, tandis que l'autre ne l'é- tait pas, celte légitimité pouvait être contestée de part et d'au- tre par les raisons les plus plausibles. Je ferai encore à l'abbé Christophe un autre mérite, c'est celui de juger la conduite des hommes par les motifs les plus honorables et les plus beaux, par les passions les plus nobles et les sentiments les plus éle- vés. Les historiens modernes nous ont trop habitué au sys- tème contraire, pour qu'il ne faille pas signaler la supériorité de celui-ci. Sans être d'un optimisme excessif, on doit avouer que les hommes font quelquefois le bien pour le bien , mais presque jamais le mal pour le mal. « Il ne faut point, dit « Balmès, vouloir tout expliquer par la misérable raison de « la méchanceté des hommes. Il y a malheureusement une « tendance à vouloir tout résoudre de cette façon, et il est « vrai que les hommes y prêtent trop souvent un juste fon- « dément. Cependant, toutes les fois que cela n'est pas évi- « déminent nécessaire, nous devrions nous abstenir d'incri- « miner. Le tableau de l'histoire de l'humanité est assez « sombre par lui-même ; ne prenons pas plaisir à l'obscurcir « en y semant des taches nouvelles. » , L'histoire de la papauté est écrite d'un style simple et di- gne, sans affectation ni recherche, comme il convient au su- jet. On y voudrait quelquefois plus de vie, et une ordon- nance plus habile des scènes et des tableaux. C'est une des plus grandes difficultés de la composition d'un ouvrage, comme de celle d'un tableau d'histoire, que de mettre en saillie et dans toute leur lumière chacun des personnages, même ceux qui ne sont pas tout-à -fait au premier rang.