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74 EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. sa petite maison de la baie de Naples, au temps de Tibère ou de Caracalla. Pourquoi faut-il maintenant que nous ayons à franchir un aussi grand espace pour venir jeter au passage un fugitif éloge aux deux blondes figures de M. Landelle ; la Moisson n'aura pas sans doute le bonheur de plaire aux amateurs de réalisme pur , mais quel suave idéal déjeunes filles , et si ces faneuses ne sont pas vraies en sont-elles moins attrayantes et moins jolies ? La nécessité où nous sommes de dire également un mot de M. Beaume, nous fait encore descendre. Les Amateurs et la Ménagère sont, il est vrai, de charmants petits tableaux de genre ; mais , sans leur refuser la justice qui leur est due, nous leur préférerons toujours les sujets qui se rattachent à une nature plus poétique et plus élevée. M. Villoud pour l'Aumône et Rêverie a droit aussi à une mention honorable, et ce ne sera pas nous qui la lui refuserons. Par exemple le Bapin de M. Frère mérite d'être cité en première ligne ; combien ce petit bonhomme qui barbouille une toile est heureux de pose et d'effet, quelle attention îl met à son barbouillage , quel relief, et comme l'air circule bien autour de lui dans ce petit cadre deux fois grand comme la main ! Quel dommage néanmoins que ses jambes soient si longues ; à cela près il est sans défauts. C'est en vain que MM. Bornschlegel, Geimaêrt, Jules Dehaussy , Deléchaux , Fontaine, Melchior Doze, Marcel de Pignerolle, et plusieurs autres encore sollicitent notre examen ; s'il nous fallait absolument parler en détail de tout le monde, nous n'en aurions pas encore fini au bout d'un mois. C'est un charmant fouillis, un admirable pôle mêle d'objets hétéroclites que le Brocanteur de M. Choné , c'est-à -dire un très-joli pendant à son petit tableau de Tan passé. M. Polinari a envoyé d'Italie un de ces éternels ramoneurs devenus, par l'abus qu'on en fait, aussi fâcheux que les bandits de la Calabre, et les Pifferari de la campagne de Rome. Cette toile parait avoir beaucoup de succès ; par malheur, ce petit bonhomme, assez joliment peint du reste, et qu'on a voulu adosser à une muraille , ne s'appuie sur rien et ne repose sur rien. La petite scène de M. Seigneurgens le Plaideur et le Procureur , a une intention satirique