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18 GÉRARD DE ROUSSILLON. coup férir dans Lyon , et, poursuivant Gérard, il l'atteignit et le défit complètement auprès de Pontarlier, entre le Doubs et le Drugeon. C'est une tradition populaire longtemps conservée en Franche-Comté par ces vieilles rimes : Entre le Doubs et le Drugeon Périt Gérard de Roussillon (1). A. la suite de cette défaite, où pourtant il ne périt pas, Gérard fut contraint de se réfugier dans un de ses châteaux dont l'histoire n'a pas conservé le nom. Le vainqueur marcha sur Vienne, mais le Comte avait confié la défense de cette ville à Berthe, sa femme, et derrière les remparts romains se trouvait une âme romaine. Les menaces de l'ennemi ne l'intimidèrent pas plus que la dévas- tation des fauxbourgs et de la campagne: il fallut former un siège en règle, e t , au bout de deux mois d'attaques infructueuses, Charles comprit qu'il devait avoir recours à d'autres moyens. L'or et la trahison pénétrèrent dans la place , et Berthe ne vit bientôt autour d'elle que des gens séduits ou vendus. Instruit à temps par ua message de l'extrémité à laquelle sa femme était réduite, Gérard accourut et subit les conditions de Charles , qui entra dans Vienne la veille du jour de Noël de l'an 87.0. Après avoir exigé du Comte des otages pour gage de la reddition dès forteresses qu'il occupait encore, le Roi lui donna trois grands bateaux et permit qu'il s'embarquât sur le Rhône avec Berthe et tout ce qui lui appartenait. Boson , beau-frère de Charles-le-Chauve, obtint le gouvernement de Vienne, et le même jour vit finir et commencer deux grandes fortunes. Trompé par une homonymie fortuite, ou plutôt entraîné par la passion de rapporter tout au pays dont il écrivait l'histoire, Chorier a prétendu que Gérard s'était retiré à Roussillon, petite ville du Dauphiné « dont il aurait tiré son surnom. » C'est une 1) Une autre version porte : « Autour de Dal et Daliron « De Vendemaur et Montbaston « Perist Girard de Roussillon, »