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* • • 495 vivait de ces petites luttes, et c'est là qu'elle se trouvait forte et habile. C'est à peu près aussi son histoire tout en- tière pendant quinze années d'existence. Le maniement des affaires ecclésiastiques a été livré aux mains de quelques hommes, dont nous ne contestons pas les bonnes intentions, ni les vertus, mais dont les lumières et la généreuse volonté de s'avancer dans une voie de sages progrès, ne nous semblent point aussi manifestes. Homme de l'ancien régime et de la caste nobiliaire, M. de Pins, fort entiché de je ne sais qu'elle baronnie de Catalogne, prenait plaisir à en étudier, à en considérer, à en étaler les ra- meaux, et le beau titre de premier Siège des Gaules, — prima sedes Galliarum,—avait été remplacé dans les ar- moiries épiscopales par l'indication de la susdite baronnie, flanquée d'une pomme de pin. Est-ce, par hasard, que le souvenir d'une vieille origine dans la foi ne valait point aux yeux d'un évêque celui d'une origine mondaine ? Nous vou- drions bien que l'on comprit enfin tout ce qu'il y a de noble et de sublime dans la dignité de successeur du Christ, et que de vaines généalogies disparussent devant celle-là , car le Christ, fils éternel de Dieu, foula aux pieds la royauté de ce monde, et savait s'y dérober en fuyant sur la montagne. Du reste, habituellement malade et incapable de travail, M. de Tins ne s'occupait d'affaires que par boutades, et pour les entraver d'une fantasque volonté qu'il imposait violemment comme chose infaillible. De trois vicaires généraux, il en était un d'un esprit sage et modéré, mais par trop franc, par trop ouvert et causeur; un second, d'une bonhommie finassière; un troisiè- me enfin, d'une humeur tracassière et sournoise. Le premier trahissait les secrets de l'Etat, ce dernier les concentrait et prétendait les diriger. C'était la forte tête, le lettré de