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484 Jean Legendre était fort jeune, lorsqu'il perdit son père; il vint à Lyon avec sa mère qui s'était remariée avec M. Herald, artiste estimable et estimé. Le goût des arts, qui était inné en lui, le porta à entrer à l'Ecole de dessin en 1810. Bientôt remarqué par les professeurs de cette école, il devint l'élève particulier du célèbre Chinard, qui devina en lui son digne succes- seur et l'émule heureux des Coisevox et des Coustou. Le jeune homme attentif, zélé et studieux, ne tarda pas de prouver qu'il était appelé à justifier cet horoscope. Un bas-relief représentant la mort d'Epaminondas révéla en lui, dans la statuaire, un talent qui n'avait encore été remar- qué que par ses maîtres, au nombre desquels il a toujours compté, avec gratitude et respect, M. Revoil, peintre juste- ment renommé. Lorsqu'il produisit ce bas-relief, ( i 8 i 3 ) Legendre n'avait encore que seize ans, et, ce premier pas fait, il marcha rapidement à la renommée qui l'attendait. En i8i4) il modela une petite statue représentant un Amour endormi; en 1815, un Narcisse se mirant dans l'eau et une figure à 'îlêbé. Ces ouvrages qui furent coulés en plâtre et que l'on a vus long-temps au nombre des statues et des objets d'art qui décorent, au palais Saint-Pierre, les avenues du Musée, sont les premiers jets d'un talent qui devait grandir, et leur auteur en fut honorablement recompensé par la place de professeur de sculpture à l'Ecole de dessin et des Beaux-Arts de Lyon, qu'on lui conféra en 1818. Cet encouragement, donné à de brillantes dispositions bien plutôt qu'à un talent formé, ne tarda pas de porter d'heureux fruits. L'année suivante, Legendre exécuta une statue représentant un Jeune Lutteur; elle fut admise à l'exposition du Louvre, où le public l'accueillit avec beau-