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457 de la société de cette paroisse, homme de beaucoup d'esprit et historien de Saint-Etienne. Cette ville présentait alors une physionomie singulière ; elle avait à elle des coutumes, un langage particulier. C'était encore la vieille ville des Gagas. Divers jeux publics étaient établis pour l'amusement des habi- tants. Chacun d'eux avait sa police et ses règlements. L'hô- tel des chevaliers de la cible se faisait remarquer de la place Chavanelle. Cette compagnie, composée des premiers ci- toyens de la ville, se rassemblait pour disputer des prix et donner de temps en temps des fêtes aux dames. Il n'y avait, à proprement parler, qu'un seul café, le café Verrier, sur la grande place. C'était le lieu où se rendaient journellement les marchands, les notables de la cité, et où l'on discourait sur les bruits de ville et les affaires publiques. L'idiome généralement en usage était le patois stéphauois, qui ne manquerait ni de force ni d'expression, s'il avait plus d'har- monie. Les ouvriers se rendaient dans quelques cabarets disséminés dans les différents quartiers. La politique n'oc- cupait guère les esprits ; la philosophie du XVIIIe siècle ne s'était pas encore introduite dans la localité. Une pièce de vers de l'abbé Thiollière suffisait pour occuper la population pendant plusieurs jours. Voici la description de Saint-Elienne vu au milieu du XVIH<= siècle. C'est un Sléphanois^ c'estÀUéon-Dulac; il faut se défier de son exagération. « Les rues sontassez larges; mais les sinuosités de quel- ques-unes ne permettent pas d'en suivre d'un coup d'œil toute la longueur. On n'en connaît qu'une seule qui soit parfai- tement droite et alignée (la rue du Chamhon) ; ce n'est pas ici qu'il faut venir pour étudier les vrais principes d'architec- ture. L'empreinte du ciseau d'un Michel-Ange ne paraît nulle part... il semble aussi que toutes les maisons ont été bâties sur le même modèle. En voir une, en parcourir l'intérieur, c'est avoir vu, pour ainsi dire, toute la ville. Un seul escalier conduit de la rue au 1er étage ; les marches en bois sont si éle-