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de la société de cette paroisse, homme de beaucoup d'esprit
 et historien de Saint-Etienne. Cette ville présentait alors une
physionomie singulière ; elle avait à elle des coutumes, un
langage particulier. C'était encore la vieille ville des Gagas.
Divers jeux publics étaient établis pour l'amusement des habi-
tants. Chacun d'eux avait sa police et ses règlements. L'hô-
 tel des chevaliers de la cible se faisait remarquer de la place
 Chavanelle. Cette compagnie, composée des premiers ci-
toyens de la ville, se rassemblait pour disputer des prix
et donner de temps en temps des fêtes aux dames. Il n'y avait,
à proprement parler, qu'un seul café, le café Verrier, sur la
grande place. C'était le lieu où se rendaient journellement
les marchands, les notables de la cité, et où l'on discourait
sur les bruits de ville et les affaires publiques. L'idiome
généralement en usage était le patois stéphauois, qui ne
manquerait ni de force ni d'expression, s'il avait plus d'har-
monie. Les ouvriers se rendaient dans quelques cabarets
disséminés dans les différents quartiers. La politique n'oc-
cupait guère les esprits ; la philosophie du XVIIIe siècle ne
s'était pas encore introduite dans la localité. Une pièce de
vers de l'abbé Thiollière suffisait pour occuper la population
pendant plusieurs jours.
   Voici la description de Saint-Elienne vu au milieu du XVIH<=
siècle. C'est un Sléphanois^ c'estÀUéon-Dulac; il faut se défier
de son exagération.
   « Les rues sontassez larges; mais les sinuosités de quel-
ques-unes ne permettent pas d'en suivre d'un coup d'Å“il
toute la longueur. On n'en connaît qu'une seule qui soit parfai-
tement droite et alignée (la rue du Chamhon) ; ce n'est pas
ici qu'il faut venir pour étudier les vrais principes d'architec-
ture. L'empreinte du ciseau d'un Michel-Ange ne paraît nulle
part... il semble aussi que toutes les maisons ont été bâties
sur le même modèle. En voir une, en parcourir l'intérieur,
c'est avoir vu, pour ainsi dire, toute la ville. Un seul escalier
conduit de la rue au 1er étage ; les marches en bois sont si éle-