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4S6 saint Félix à saint Ferréol, pour l'engager à venir prêcher à Furan, lettre qui, suivant un de nos chroniqueurs modernes(l), serait le plus ancien titre historique de notre cité ; malheu- reusement son authenticité n'a d'autre garantie que le témoi- gnage de Soleysel (2). En suivant les mêmes sources, on trouve le séjour des Goths, successeurs des Romains, qui plantèrent des moulins à vent sur la colline de Sainte-Barbe, et laissèrent leur nom attaché à un quartier de la ville, l'édification de l'église sous le vocable de saint Laurent par les rois Childebert et Clothaire, sa construction par des architectes goths, son parachèvement parle roiDagoberl; l'invasion des Sarrazins qui dévastèrent le bourg de Furan, démolirent le vieux château romain et fi- rent une caserne de l'église et d'un couvent voisin de Béné- dictins (3). (1) M. Sauzéas, ancien bénédictin, qui, outre les documents nombreux qu'il a rassemblés surlestemps anciens, a décrit les événements qui se sont passés sous ses yeux. On do'it des éloges à cet homme vénérable pour les effortsqu'ilafaits, afin de répandre le goût de l'histoire locale. Il n'est pas un de ses élèves qui n'ait recueilli de lui une analyse des temps primitifs de Saint-Etienne d'après le manuscrit de Soleysel. (2) Un écrivain contemporain, au zèle et au talent du quel on doit d'ail- leurs rendre justice, critique beaucoup cette pièce dont la date, telle qu'elle est rapportée dans la Revue de Saint-Etienne, est évidemment inexacte. Il est facile de s'apercevoir qu'il y a eu erreur de copie ou d'impression. Que cette lettre soit du II e siècle, et tout est expliqué. En effet, il a existé, sous l'empereur Sévère, pendant que saint Victor était pape à Rome, deux saints disciples de saint Irenée, archevêque de Lyon et portant les noms de saint Félix et saint Ferréol. L'un fut martyr à Vienne et l'autre à Besançon l'an 211 ou 212. ( Voyez la Vie des Saints, par l'abbé Godescard, aux dates 23 avril et 16 juin). (3) Il est facile de reconnaître que l'inscription, qui est placée sur le fron- ton de l'église de Saint-Etienne et dont la rédaction est attribuée à MM. Des- heures et Clément , a été en partie formée d'après les matériaux puisés dans Soleysel, mais complètement tirée de manuscrit de M. l'abbé Sauzéas. Cette inscription laisse quelque chose à désirer du côté de la fidélité historique ; car comment prouver l'érection d'un temple au VI ou VIIe siècle, quand son