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   Si l'on avait eu soin, de siècle en siècle, de recueillir et de
publier tous les anciens manuscrits, nul doute qu'il serait
facile aujourd'hui de reconnaître la trace des temps primitifs
de cette cité. On ue serait pas réduit maintenant à de simples
conjectures sur l'origine de cette ville, à douter de faits qui pa-
raissent peu en rapport avec la physionomie moderne des
lieux. On sait combien il faut se défier des traditions an-
ciennes et des écrivains du moyen-âge.
   Saint-Etienne ne remonte pas à une haute antiquité. Il est
peu probable qu'il existât, sous les Romains et les Gaulois, au
lieu où celle cité se trouve aujourd'hui, une population parti-
culière livrée à l'extraction de la houille et au travail du fer.
Un point aussi important n'est signalé, ni dans les Commentai-
res de Jules César, ni dans les autres écrivains et géographes
d'une époque plus rapprochée. Il est vraisemblable que le
nom de Forum, appliqué à cette ville, est emprunté à Feurs,
l'antique cité ségusienne, Forum Segusianorum, citée par Jules
 César, Plolémée , et dans la carie dile de Putinger; le nom
de Furania que lui donne Papire Masson, et après lui De La
Mure(l), et celui de Furanum, mentionné dans tous les anciens
actes, ne sont applicables qu'à la rivière de Furan; quanta celui
de Gagates (2), donné aux peuples qui étaient censés habiter ce
territoire houillier, et d'où l'on voudrait faire dériver le nom
stéphanois de Gagas, c'est une dénomination avancée par
 Soleysel et qui n'est appuyée par aucun écrivain ancien.
   Pour constater l'histoire d'une ville, d'un peuple, le témoi-
gnage d'un seul historien ne suffit pas ; il faut la concordance
des faits avec les documents authentiques de l'époque, il faut
la confirmation des chroniques par quelques témoins muets

   (1) Au nombre des ouvrages à consulter sur l'histoire de Saint-Etienne
on remarque la Description desfleuvesde la Gaule par Papire Masson, l'Histoire
universelle, civile, et ecclésiastique du pays de Forez par De La Mure, Masures
de l'Ile-Barbe par le Laboureur.
   (2) Gagates, en grec, en latin et en allemand, signifie jais,agathe, pierre
précieuse, ou bitume fossille, très noir et solide. Calp. diction.