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    perses çà et là, de rendre intéressante une his-toire dont les
   temps primitifs offrent peu de faits remarquables et d'exciter
   la curiosité des habitants peu disposés à s'occuper des choses
   qui ne sont plus.
      Toutefois, le goût des chroniques provinciales commence
   à se répandre. Chaque contrée aspire à sauver les siennes
   de l'oubli ; maiSj si de toutes parts se manifeste un grand
   mouvement pour la recherche des temps passés, si l'on
   creuse patiemment le sol historique de la vieille France ;
  ici, les vieux parchemins gisent dans la poussière ; le peu de
  monuments anciens restent oubliés, aucune source n'est ex-
  plorée. D'où vient celte indifférence? C'est qu'on n'accorde
  pas à l'histoire locale toute l'importance qu'elle mérite; on ne
  cherche pas assez à développer 'chez les jeunes gens l'amour
  delà patrie.
     Nos aïeux étaient plus attachés au sol natal. Us avaient moins
  de livres, mais plus de traditions. Les souvenirs delà famille,
  ceux de la cité se conservaient religieusement dans leur mé-
  moire. Chaque chef de maison était un vrai patriarche dont
  on ne retrouve plus le type.
     Maintenant il semble que le' pays nous pèse : on dirait que
 Tonne prise plus ni son intérêt, ni sa gloire. Un homme a-t-il
 acquis une certaine fortune ? aussitôt il s'empresse de la porter
 ailleurs. Un autre a-t-il rendit quelques services à ses conci-
 toyensj et peut-il encore leur être utile ? on ne fait nul effort
 pour l'encourager et pour l'attacher à la cité. De nouveaux
quartiers sont-ils ouverts ? on pourrait leur donner le nom
 des hommes qui se sont itlustrés par leurs vertus ou leur dé-
vouement à la chose publique, afin de transmettre à la pos-
 térité le souvenir de leurs bonnes œuvres et stimuler le zèle
de leurs successeurs ; au contraire, la connaissance du passé,
peu répandue, ne réveille aucun sentiment patriotique; on se
laisse aller aux inspirations fugitives du moment (1).

  (i) Il existait à Sainl-Etienne une place dont le nom se rattachait aux