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420 perses çà et là , de rendre intéressante une his-toire dont les temps primitifs offrent peu de faits remarquables et d'exciter la curiosité des habitants peu disposés à s'occuper des choses qui ne sont plus. Toutefois, le goût des chroniques provinciales commence à se répandre. Chaque contrée aspire à sauver les siennes de l'oubli ; maiSj si de toutes parts se manifeste un grand mouvement pour la recherche des temps passés, si l'on creuse patiemment le sol historique de la vieille France ; ici, les vieux parchemins gisent dans la poussière ; le peu de monuments anciens restent oubliés, aucune source n'est ex- plorée. D'où vient celte indifférence? C'est qu'on n'accorde pas à l'histoire locale toute l'importance qu'elle mérite; on ne cherche pas assez à développer 'chez les jeunes gens l'amour delà patrie. Nos aïeux étaient plus attachés au sol natal. Us avaient moins de livres, mais plus de traditions. Les souvenirs delà famille, ceux de la cité se conservaient religieusement dans leur mé- moire. Chaque chef de maison était un vrai patriarche dont on ne retrouve plus le type. Maintenant il semble que le' pays nous pèse : on dirait que Tonne prise plus ni son intérêt, ni sa gloire. Un homme a-t-il acquis une certaine fortune ? aussitôt il s'empresse de la porter ailleurs. Un autre a-t-il rendit quelques services à ses conci- toyensj et peut-il encore leur être utile ? on ne fait nul effort pour l'encourager et pour l'attacher à la cité. De nouveaux quartiers sont-ils ouverts ? on pourrait leur donner le nom des hommes qui se sont itlustrés par leurs vertus ou leur dé- vouement à la chose publique, afin de transmettre à la pos- térité le souvenir de leurs bonnes œuvres et stimuler le zèle de leurs successeurs ; au contraire, la connaissance du passé, peu répandue, ne réveille aucun sentiment patriotique; on se laisse aller aux inspirations fugitives du moment (1). (i) Il existait à Sainl-Etienne une place dont le nom se rattachait aux