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L'abeille qui murmure en bas dans la campagne r
Et les foudres d'airain qui grondent dans l'Espagne,
Et ses sanglants débats, et ses bruyants guerriers ;
Et la France et ses arts que le monde renomme,
Ce vain bourdonnement de l'insecte et de l'homme
             Meurt bien loin sous tes pieds.



Là-haut, tout bruit s'éteint. C'est la barrière immense
Où s'arrête la vie, où le néant commence;
Silence solennel que rien n'ose troubler !
L'univers semble ici se recueillir, se taire :
Ou dirait qu'il attend le mot d'un grand mystère,
             Et que Dieu va parler.



Ah 1 ne redescends point, noble enfant des montagnes !
Que reviendrais-tu faire en nos humbles campagnes?
Tu tomberais peut-être atteint d'un plomb mortel.
Oh ! puisse ainsi que toi l'aine au ciel élancée
Ne descendre jamais du haut de la pensée
             Dans le monde réel !

                                         J. DEMOGEOT,
                            Professeur de rhétorique au collège de Lyou.