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421 L'abeille qui murmure en bas dans la campagne r Et les foudres d'airain qui grondent dans l'Espagne, Et ses sanglants débats, et ses bruyants guerriers ; Et la France et ses arts que le monde renomme, Ce vain bourdonnement de l'insecte et de l'homme Meurt bien loin sous tes pieds. Là -haut, tout bruit s'éteint. C'est la barrière immense Où s'arrête la vie, où le néant commence; Silence solennel que rien n'ose troubler ! L'univers semble ici se recueillir, se taire : Ou dirait qu'il attend le mot d'un grand mystère, Et que Dieu va parler. Ah 1 ne redescends point, noble enfant des montagnes ! Que reviendrais-tu faire en nos humbles campagnes? Tu tomberais peut-être atteint d'un plomb mortel. Oh ! puisse ainsi que toi l'aine au ciel élancée Ne descendre jamais du haut de la pensée Dans le monde réel ! J. DEMOGEOT, Professeur de rhétorique au collège de Lyou.