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des arts, des sciences et des industries, a secoué les chaînes de
l'esclavage, et, relevant la dignité humaine jusqu'aux régions
sublimes de l'intelligence, de la morale et de la liberté, aspire
à conquérir une perfectibilité de plus en plus complète, l'Asie
et l'Afrique, engourdies dans une abrutissante immobilité,
sont arriérées de dix siècles pour le progrès social, et subis-
sent toutes les hontes et toutes les funestes influences du sys-
tème féodal.
   Les hommes et les castes qui exploitent à leur profit ce
déplorable reiard des nations asiatiques et africaines compren-
nent bien sur quels éléments repose l'empire dont ils jouis-
 sent; et ils appliquent tous leurs soins et toute leur vigilance
à continuer cette torpeur qui fait leur avantage. C'est ainsi
 qu'ils étouffent tout développement industriel, tout progrès,
moral, toute émancipation intellectuelle; c'es,t ainsi qu'ils iso-
 lent, autant qu'ils le peuvent, leurs sujets de toute communi-
 cation, de toute intimité, de toute sympathie avec les Euro-
 péens; c'est ainsi qu'ils élèvent entre les deux races l'obstacle,
 puissant du fanatisme religieux, exploitant, dans l'intérêt de
leur domination immorale, jusqu'aux plus nobles sentiments,
 que Dieu ait placé dans le cœur des hommes.
    Si, pour corroborer les conséquences tirées de la comparai-
 son qui précède, on jette un regard rétrospectif sur notre pro-
 pre histoire, on rencontre des preuves nombreuses et con-
 vaincantes des bienfaits qu'ont produit les perfectionnements
mécaniques, non seulement sous le rapport matériel, mais
 encore sous les rapports intellectuels et moraux.
    Chacune des aisances dont nous jouissons est donc le fruit
 d'une conquête de l'homme dans le domaine des sciences, des
 arts ou de l'industrie. Plus on remonte dans les temps passés,
 plus on trouve l'espèce humaine rapprochée de l'abrutissement
 des animaux.
    Et, sans s'écarter dans les anciens âges du monde, quelle
 différence entre le confortable dont jouissaient les Français du
 XYIII= siècle, et celui dont nous jouissons aujourd'hui ; et