page suivante »
284 Bien que l'art oratoire ne fût pas sou fait, il obtint pourtant dans celte ville une certaine réputation d'homme d'affaires, et fut cité pour son talent à rédiger des mémoires. Promu, en 1826, à la place d'Archiviste des Hôpitaux de Lyon, il s'ap- pliqua sans relâche à mettre un peu d'ordre dans cette admi- nistration délaissée depuis quelque temps. Ce fut en cette qualité d'Archiviste qu'il publia l'Histoire chronologique de l'Hôpital-Général et Grand-Hôtel-Dieu de Lyon, depuis sa fonda- tion, mêlée de faits historiques concernant l'Aumône-Générale et la ville de Lyon ; Lyon, imp. de Rusand, 1830, 2 vol. in-8. M. Dagier, en écrivant l'histoire de notre magnifique Hôtel- Dieu, avait à retracer les plus louchantes pages de la charité lyonnaise, qui fui toujours si généreuse et si vive. La ville où le catholicisme resplendit de tout son éclat, peut se glorifier d'avoir ouvert, dès les premiers âges, un refuge à la souffrance, un abri aux pauvres pèlerins. En cela, elle suivait magnifi- quement l'inspiration de l'Evangile, qui est tout entier amour et foi. Le paganisme, lui, n'avait jamais songé à ces nobles institutions que la religion du Christ devait tout d'abord créer et animer de son souffle. Uu docte père du IVe siècle, Saint Jérôme, nous montre une descendante des Fabius, dilapidant sa fortune pour élever un nosocoméion, une maison où se gué- rissaient les malades. «Tout son patrimoine, qui était consi- dérable, dit-il, et qui répondait à sa naissance, Fabiola l'épar- pilla (dilapidavit) et le vendit, puis en destina l'argent à sub- venir aux nécessités des pauvres. La première, elle fonda un hôpital, pour y ramasser les malades abandonnés dans les rues, et soulager tant de malheureux accablés de langueurs, consumés de faim(l). » Nous voyons, dans le V0 siècle, Bas- sianus,évêque d'Ephèse, raconter, dans sa requête aux empe- reurs Valenlinien et Marcien, qu'il avait fondé un hôpital de soixante-dix lits, xpaëSâna, pour les pauvres malades et bles- (1) Lettres de saint Jérôme, traduction de Grégoire et Collombet, tom. I, pag. 280.