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254 — Qu'entends-je ? Au monument que j'élève à mes braves Vous voulez imposer les étroites entraves De vos routines d'atelier ! Et, mentant à la France, à l'Europe, à la terre, Sous les dehors trompeurs d'une gloire étrangère Les ensevelir tout entiers ! Et le peuple qui rit de vos rêves fantasques Au lieu de ses héros n'aurait que de vieux masques Insultant ses jeunes lauriers ! Non, non, telle qu'elle est, faites-moi mon armée ; Soyez grands, s'il se peut, comme sa renommée, Vous n'êtes encor que des nains. Aux plus simples détails que le ciseau s'attache, Je veux des cavaliers voir le flottant panache Et les guêtres des fantassins ; L'art n'est rien s'il n'est vrai, c'est le vrai que j'admire. Le redoutable habit des soldats de l'empire Vaut bien celui de vos Romains. De toute sa hauteur, cette flère pensée Tombant sur la routine étourdie, affaissée, A l'aigle il fallut obéir. De notre beau pays l'histoire colossale Ne fut point travestie en obscure vassale D'un passé qu'elle fait pâlir. Et des peuples éteints l'antique friperie Ne déshonora plus les fils de la patrie Légués par nous à l'avenir. Arthur GUIIXOT. Lyon, 1824.