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245 suite parfois, souvent elles apportent l'obscurité ; mais Fauteur des Feuilles aux vents, est plus érudit que pen- seur; peut-être s'il eut pu mûrir son œuvi-e se serait-il révélé à nous sons cette face ; mais la beauté de son ima- gination et de ses sentiments suffit pour en faire un vrai poète, n'eut-il qu'à un moindre degré, sa plus éminente qualité, le style. C'est par là , par cette divine harmonie du langage qu'il se distingue de la foule de nos poètes se- condaires. Sa langue est d'une grâce et d'une pureté par- faite, différente de cette langue terne et fade que les fai- seurs d'opéras comiques, siégeant à l'Institut, considèrent comme le seul français possible ; différente aussi de cet idiome âpre et rugueux sorti delà réaction contre le vieux style académique. C'est une langue classique dans la saine acception du mot. En cela, De Loy présente un rapport frappant avec un autre poète, mort comme lui, jeune et malheureux, Hégésippe-Moreau, qui nous paraît se ratta- cher un peu par le style à Béranger, celui de tous les poè- tes de nos jours, qui a parlé la langue la plus semblable à celle du XVII e siècle. Si le mérite du style est le princi- pal élément de vitalité pour une œuvre littéraire, celle d'Aimé De Loy ne sera pas oubliée de longtemps, conser- vée qu'elle sera aussi par ce parfum intérieur qu'on ne peut définir, ce fluide qui pénètre les âmes, qui n'a point de nom, et qui est la poésie. En terminant cette courte notice, nous ne pourrons nous empêcher d'adresser des remercîmenls sincères aux amis soigneux de la mémoire d'Aimé De Loy qui ont re- cueilli ses Feuilles aux vents ; par cette publication MM. Couturier, Coignet et Boitel ont bien mérité de tous ceux qui aiment les beaux vers; elle aura du retentissement jusque dans la presse parisienne, si peu soucieuse de tout ce qui se, publie en province; car, nous ne craignons pas de le dire, les poésies d'Aimé De Loy appartiennent dé- sormais à la littérature nationale. Ce volume, imprimé avec l'élégance et le goût qui caractérise tout ce qui sort des presses de M. Léon Boitel, est précédé d'un portrait de l'auteur et de la notice sur sa vie qui a paru dans le précédent numéro de la Revue du Lyonnais, morceau vraiment remarquable par la verve et le coloris du style ,