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230 ttiême, elle encouragea l'ambition du jeune duc d'Alençon, puis quand elle eut exaspéré le frère contre le frère, elle fit accepter sa médiation, stipulant quelques garanties pour ses co-religionnaires. Plus tard enfin, lorsque des rochers du Béarn sortit un jeune prince, rempli d'ardeur et de courage, zélé pour la cause protestante, Elisabeth comprit bientôt que c'était là le rival qu'il fallait opposer à Henri de Guise hautement appuyé du roi d'Espagne.— Henri de Navarre déconcerta tous les plans ambitieux de Guise et de Philippe II qui voulait faire de la France une succursale de l'Espagne, et ajouter un nouveau royaume à tant de royaumes.— Grâce à Eli- sabeth, la maison de Bourbon monta sur le trône, et la nationalité française fut sauvée. Il n'y avaitpas longtemps que les rois d'Angleterre avaient pris le titre de rois d'Irlande, mais l'Irlande ne leur appar- tenait pas : toute cette population catholique ne voyait qu'avec indignation les efforts de l'Angleterre pour l'ar- racher à la religion de ses pères, et le fameux Shane 0 Neal se rendit assez redoutable dans l'Ulster pour que Eli- sabeth consentit à traiter avec lui. Il vint à Londres ; la cour voluptueuse d'Elisabeth fut ébahie à la vue de cette taille colossale, de ces membres nerveux couverts de peaux de bête , de ces traits mâles et robustes qui rappelaient les temps barbares. 0 Neal fut l'allié d'Elisabeth ; quelques temps après l'anglais Pi ers l'assassina; on avait peut-être eu peur.—Quoiqu'il en soit, les ennemis d'Elisabeth ne man- quèrent pas de profiter de l'aversion des Irlandais pour elle; Philippe et le pape Grégoire virent que c'était là le côté le plus vulnérable : le pape déclare Elisabeth déchue du royau- me d'Irlande , Philippe envoie des troupes qui débarquent à Smerwich, où descend dans le môme temps San-Giuseppe avec 700 hommes et 5,000 fusils que lui a fournis le pontife. Les Irlandais sont appelés à une croisade, mais en vain le comte