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ttiême, elle encouragea l'ambition du jeune duc d'Alençon,
puis quand elle eut exaspéré le frère contre le frère, elle fit
accepter sa médiation, stipulant quelques garanties pour ses
co-religionnaires. Plus tard enfin, lorsque des rochers du Béarn
sortit un jeune prince, rempli d'ardeur et de courage, zélé pour
la cause protestante, Elisabeth comprit bientôt que c'était
là le rival qu'il fallait opposer à Henri de Guise hautement
appuyé du roi d'Espagne.— Henri de Navarre déconcerta
tous les plans ambitieux de Guise et de Philippe II qui
voulait faire de la France une succursale de l'Espagne, et ajouter
un nouveau royaume à tant de royaumes.— Grâce à Eli-
sabeth, la maison de Bourbon monta sur le trône, et la
 nationalité française fut sauvée.
    Il n'y avaitpas longtemps que les rois d'Angleterre avaient
 pris le titre de rois d'Irlande, mais l'Irlande ne leur appar-
 tenait pas : toute cette population catholique ne voyait
 qu'avec indignation les efforts de l'Angleterre pour l'ar-
 racher à la religion de ses pères, et le fameux Shane 0
 Neal se rendit assez redoutable dans l'Ulster pour que Eli-
 sabeth consentit à traiter avec lui. Il vint à Londres ; la
 cour voluptueuse d'Elisabeth fut ébahie à la vue de cette
 taille colossale, de ces membres nerveux couverts de peaux
 de bête , de ces traits mâles et robustes qui rappelaient les
 temps barbares. 0 Neal fut l'allié d'Elisabeth ; quelques
 temps après l'anglais Pi ers l'assassina; on avait peut-être eu
 peur.—Quoiqu'il en soit, les ennemis d'Elisabeth ne man-
 quèrent pas de profiter de l'aversion des Irlandais pour elle;
 Philippe et le pape Grégoire virent que c'était là le côté le
 plus vulnérable : le pape déclare Elisabeth déchue du royau-
 me d'Irlande , Philippe envoie des troupes qui débarquent à
 Smerwich, où descend dans le môme temps San-Giuseppe
 avec 700 hommes et 5,000 fusils que lui a fournis le pontife.
Les Irlandais sont appelés à une croisade, mais en vain le comte