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515 royauté et qu'il eut encore mieux valu laisser au pape; c'est la Réforme, disons-nous, qui détruisit l'ancienne indépendance du parlement Anglais, et le condamna à la plus complète nul- lité. Se hasarde-1-il à demander à la reine de se choisir un époux ? c'est dans les termes les plus soumis et les plus res- pectueux, et cependant Elisabeth déclare «qu'il ne convient pas à des sujets de porter leurs prétentions jusqu'à imposer quelque chose à une reine indépendante. » C'était une chambre bien commode, celle qui souffrait que la reine lui tint ce langage : tous vos votes ne sont que du vent sans mon consentement; —la reine d'Angleterre ne con- fiera jamais ses intérêts à des politiques à cervelles de lièvres; —la reine désapprouve la sottise que vous avez faite de vous occuper des choses qui sont fort au-dessus de votre enten- dement. Il est bien vrai que, de temps en temps, quelques membres isolés osèrent prévoir que tel ne serait pas toujours le rôle des représentants d'une nation, et les noms de Wentworth, de Strickland, de Yelverton, sont des noms chers à la liberté, mais le souverain avait le droit, en vertu de son omnipotence, de faire taire des voix qui lui déplaisaient, et plus d'une fois la prisonfitjustice des paroles indépendantes d'un orateur que la reine relâchait quand elle le jugeait à propos : une chose surprenante au premier coup-d'œil, c'est que quarante ans à peine nous séparent du temps des Hampden, des Pym, des Selden,des Elliot, ces illustres coryphées du long parlement; mais ne nous bornons pas à voir les résultats apparents, entrons dans l'enceinte de ce parlement si humble et si soumis : il se recrute tous les jours de Puritains qui, malgré leurs excès, sont les pères de la liberté britannique; l'honneur d'être élu membre des communes était peu recherché, et avec rai- son ; les Puritains plus ardents, comme le sont toujours Ses