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cèes par elle-même ou en son nom, dans des occasions so-
lennelles, devant le parlement qui se réunit douze fois sous
son règne.
     — En 1559, Nicolas Bacon, garde des sceaux, annonce
  aux chambres qu'elles sont convoquées pour l'établissement
  d'un règlement uniforme sur la religion, mais que, du reste,
  la reine en sa qualité de chef suprême de l'Eglise, supream
  head of church, aurait pu y pourvoir de sa propre autorité.
 — 32 ans plus tard, on alla môme plus loin ; les juges dé-
 clarèrent que, comme Reine d'Angleterre, Elisabeth avait
  tous les droits.
    —'En 1566, c'est elle-même qui parle.—Je vous avertis
 de ne jamais mettre ma patience à bout.
    —En 158i,—Dieu m'a préposée pour gouverner l'Eglise,
 à moi seule appartient le droit de diriger l'Eglise.
    —En 1589, un ministre, pour appuyer la demande qu'il
faisait d'un double subside, osait prononcer ces paroles : tout
est au roi, les sujets ne sont que des usufruitiers.
    En 1593. J'ai le droit d'infirmer, de confirmer les arrêts
du parlement. Enfin, en 1601, les rois d'Angleterre sont
comme des divinités, leur pouvoir est sans bornes ; et l'ora-
 teur citait en les appliquant à Elisabeth, ces paroles de l'E-
criture : dixi quod dii estis. Et encore — les législateurs
 ont précédé les lois, donc les souverains sont au dessus des
lois. Cette supériorité du roi sur la loi est même écrite dans
ce statut : — quiconque aura encouru la peine de prœmu-*
nire, sera hors de la protection du roi! ont of the Hng's
protection, on ne dit pas de la loi, parce que le roi c'est la loi.
    Il n'en faut pas davantage pour établir que le pouvoir du
souverain était illimité ; et si l'on peut s'étonner d'une chose,
c'est qu'il n'en ait pas abusé davantage : avec une royauté
aussi absolue, et, il faut le dire, reconnue comme telle par
la nation, il est inutile d'ajouter qu'Elisabeth réunissait âan