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207 cruelle tyrannie, et qui coïncidait d'une manière si inallendue avec la célèbre et funeste journée de Paris, du 31 mai, pouvait paraître alors une véritable et grande révolution. « Voici à quelles occasions cet ouvrage vit le jour. « Pendant que la ville de Lyon s'appliquait à réparer lesdé- sordres que l'anarchie avait introduits dans son sein, le parti contraire qui venait de triompher dans la capitale, ne cessait de défigurer et de calomnier une insurrection dont il redou- tait les suites, les départements voisins étaient inondés des plus lâches impostures. La ville de Lyon désira rendre à la France entière et à la postérité un compte impartial de l'évé- nement qui s'étail passé dans ses murs. « Six commissaires furent d'abord chargés de ce travail, par délibération du 14 juin 1793 ; ces commissaires étaient MM. Lamourette, Reyre, Petit, Monlviol, Rey et moi. « Mais, soit qu'un travail de celte nature fût très-difficile à diviser entre nous, soit que les circonstances orageuses où nous nous trouvions ne permissent point à mes collègues de me seconder de leurs talents et de leurs lumières, je demeurai seul chargé de la rédaction. Ce travail fut fait avec une grande et très fâcheuse précipitation, mais que commandaient les circonstances. Il fut présenté à ma section, le 2 juillet, et bien- tôt adopté par toutes. « Il ne put être publié qu'aux approches du siège de Lyon ; mais les orages politiques étaient alors devenus si menaçants que l'éditeur,'n'osant y laisser son nom, le fit disparaître avec le mien,en enlevant le frontispice de chaque exemplaire.Bien- tôt après, ce fut un crime de posséder chez soi un tel ouvrage ; de toutes parts il fut livré aux flammes, et l'infortuné Mars, l'un des libraires qui avaient reçu le plus de souscriptions, paya de sa tète le zèle qu'il avait montré. « Il n'existe donc plus qu'un très petit nombre d'exemplaires de cette Histoire, et on en chercherait vainement dans la librai- rie. J'ai osé croire que celui que j'offre à la ville de Lyon, et qui est le seul qui me reste, pourrait, malgré le mauvais état