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cruelle tyrannie, et qui coïncidait d'une manière si inallendue
avec la célèbre et funeste journée de Paris, du 31 mai, pouvait
paraître alors une véritable et grande révolution.
   « Voici à quelles occasions cet ouvrage vit le jour.
   « Pendant que la ville de Lyon s'appliquait à réparer lesdé-
sordres que l'anarchie avait introduits dans son sein, le parti
contraire qui venait de triompher dans la capitale, ne cessait
de défigurer et de calomnier une insurrection dont il redou-
tait les suites, les départements voisins étaient inondés des
plus lâches impostures. La ville de Lyon désira rendre à la
France entière et à la postérité un compte impartial de l'évé-
nement qui s'étail passé dans ses murs.
   « Six commissaires furent d'abord chargés de ce travail, par
délibération du 14 juin 1793 ; ces commissaires étaient
MM. Lamourette, Reyre, Petit, Monlviol, Rey et moi.
   « Mais, soit qu'un travail de celte nature fût très-difficile à
diviser entre nous, soit que les circonstances orageuses où
nous nous trouvions ne permissent point à mes collègues de
me seconder de leurs talents et de leurs lumières, je demeurai
seul chargé de la rédaction. Ce travail fut fait avec une grande
et très fâcheuse précipitation, mais que commandaient les
circonstances. Il fut présenté à ma section, le 2 juillet, et bien-
tôt adopté par toutes.
   « Il ne put être publié qu'aux approches du siège de Lyon ;
mais les orages politiques étaient alors devenus si menaçants
que l'éditeur,'n'osant y laisser son nom, le fit disparaître avec
le mien,en enlevant le frontispice de chaque exemplaire.Bien-
tôt après, ce fut un crime de posséder chez soi un tel ouvrage ;
de toutes parts il fut livré aux flammes, et l'infortuné Mars,
l'un des libraires qui avaient reçu le plus de souscriptions,
 paya de sa tète le zèle qu'il avait montré.
   « Il n'existe donc plus qu'un très petit nombre d'exemplaires
de cette Histoire, et on en chercherait vainement dans la librai-
rie. J'ai osé croire que celui que j'offre à la ville de Lyon, et
qui est le seul qui me reste, pourrait, malgré le mauvais état