Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          180
Comme j'aurais voulu t'adoucir ton Calvaire !
Porter un peu ta croix et t'offrir le suaire,
Entre la Véronique et le Cyrénéen;
Etendre mon manteau sur ton rude chemin,
Te garantir des coups et des clameurs infâmes
Et pleurer sur tes mains avec les saintes femmes !



Car, tu fus calme et bon, car sur ton front divin
La colombe du ciel ne plana pas en vain,
Car, ô roi plein de grâce et de mansuétude,
L'homme a mis dans ta loi tout ce qu'elle a de rade;
Et sur les malheureux qu'il s'applique à punir,
Tu n'étendis jamais les bras que pour bénir.
Tu voyais le péché troubler la race humaine
Et lu vécus trente ans sans colère et sans haine ;
Et moi je lis ces mots dans ton calice amer :
Le mal est une goutte et l'amour une mer.
Sois béni de tous ceux qu'on maudit, qu'on délaisse!
Jamais un mot de toi n'effraya la faiblesse.
Jamais, sans t'attirer vers son lit de douleur,
Lépreux d'ame ou de corps ne te cria : Seigneur !
Ta main fermait sa plaie et touchait sa souillure,
Sans craindre les regards ni cesser d'être pure;
Ah! c'est que de ton cœur, comme de son milieu,
Coulait la charité, ce baptême de feu !



Tu donnas l'Evangile à la Samaritaine,
Pcrur une goutte d'eau puisée à sa fontaine;
La courtisane même eut grâce devant toi;
L'adultère s'y mit à l'abri de la loi;