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150 gîeuses, qui dans la suite désolèrent nos murs, attestaient encore l'activité des esprits. Au sortir du baptême de sang de 1795, la cité-martyre se couronnait de gloire et donnait à la France ces hommes qui devaient compter parmi ses plus chères renommées : Ampère, Degérando, Ballanche, Dugas-Montbel.—Et maintenant ne semble-t-il pas qu'une ère nouvelle se prépare, lorsque trois Facultés, viennent de s'élever pour nous, sous les auspices d'une adminis- tration académique dont le zèle paternel rallie et soutien) la nombreuse famille du professorat ; lorsque du haut de tant de chaires éloquentes, la parole descend, et va ré- veiller des instincts scientifiques, susciter des vocations littéraires, au milieu des applaudissements d'un immense auditoire? Or, le commerce et la science ne peuvent rester en pré- sence l'un de l'autre sans entrer en rapport. Ces indus- trieux étrangers dont les soins naturalisèrent sous notre ciel les arts utiles de l'Italie, sans doute y conservèrent aussi quelques étincelles du génie national. Sans doute, Colbert, qui sortit de l'obscurité d'un comptoir lyonnais pour sou- tenir la splendeur coûteuse du règne de Louis XIV, n'avait pas été nourri dans les traditions routinières d'un étroit négoce. La puissance du crédit et l'universalité de l'éru- dition se réunirent-elles jamais d'une manière plus heu- reuse qu'en la personne des Juntes, dont les éditions po- pularisèrent les presses de notre ville dans toutes les bibliothèques européennes ? Que dirons-nous de ces mo- destes concitoyens de récente mémoire, qui, sans sortir de leurs professions laborieuses, ont su poursuivre les plus hardis problèmes de la mécanique et de la chimie?— Ces tendances individuelles devaient, tôt ou tard, se généraliser et trouver leur manifestation dans un enseignement public,