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demeure dont un sentiment d'admiration semblait devoir
lui interdire l'entrée.
   C'est à cette occasion qu'il composa et publia sa pièce
à Madame Valmore , à laquelle Mme Valmore répondit
en échange, par de jolis vers, adressés à M. A. De Loy.
   Ces vers étant tombés par hasard sous les yeux de
M. A. de Lamartine , notre grand poète, trompé par
les initiales, les crut à son adresse et s'empressa d'en-
voyer, à son tour, des vers dignes de la muse qui l'avait
inspiré.
   Cette méprise, nous la citons, parce qu'elle n'a pas été
la seule à laquelle aient donné lieu les initiales dont
De Loy servait.
   « Lorsque M. de Châtaubriand se fut retiré aux Pâquis,
près de Genève, Aimé De Loy lui adressa une ode, qui fut
insérée dans le Mercure Sêgusien, avec les initiales
A. de L., répétée par le Journal des Débats, et signée en
toutes lettres Aphonse de Lamartine, par d'autres jour-
naux. Le poète de Saint-Point écrivit au Messager des
Chambres ( 14 octobre 1831 ), et désavoua la pièce, tout
en disant : que les vers étaient dignes du grand écrivain
auquel ils s'adressaient, mais que lui, Lamartine, n'au-
rait pas dit à M. de Chateaubriand :

        Cesse de t'attacher aux débris du naufrage.
   Quelques journaux s'amusèrent de la méprise, et la
Revue des Deux Mondes montra au doigt le poète que de
nombreux emprunts, pour ne pas user d'un autre terme,
disait-elle, avaient obligé de quitter Paris » (1).
   Les initiales, convenons-en, étaient bien pour quelque
chose dans cette erreur ; mais le talent de l'auteur s'y
trouvait pour beaucoup plus encore.
   De Loy était depuis trois mois environ à Saint-Ëtienne

   (1) Extrait de la Biographie universelle, supplément, article À. De Loy,
par M. F.-Z. Collombet.