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89 Il nous reste à parler de l'Album du Lyonnais. Le résultat n'a pas confirmé les espérances de la Commission. Elle doit regretter aujourd'hui d'avoir emprunté le talent d'artistes parisiens quand elle avait ici à sa disposition des hommes ha- biles et compétents dont le crayon eut du moins rendu avec vérité des sites si familiers pour eux. Ils avaient droit à la pré- férence, même à un mérite inégal, et les dix premières vues exposées'sont bien loinde justifier celte inégalité. L'aspect géné- ral de notre pays n'est rendu en aucune façon. Il n'y a ni exac- titude de lignes, ni proportions. L'île Barbe à l'air d'être tombée dans la Saône et de flotter avec elle. On dirait une fabrique qui se noie. Ces deux vues ont été faites à la hâte, comme une œu- vre de commerce. On y retrouve peu le talent exact d'Hostein. c'est du chic et rien de plus. C'était bien la peine de faire une gratuite injure à des artistes tels que Guindrand, Leymarie, Fon- ville,Duclaux, Dubuisson, Flandrin et d'autres encore! Avec leur concours nous aurions pu du moins présenter avec quelque orgueil l'Album du Lyonnais comme notre ouvrage. Dix mille francs et plus ont été absorbés par ce recueil qui, mieux exé- cuté, serait devenu un monument précieux pour notre ville. Nous n'avons malheureusement, cette fois encore, rien de mieux que les vues de pacolille que nous ont déjà fait MM. Jolimont, Chapuy, etc. Si vous ajoutez à cette somme de dix mille francs les frais de l'Exposition, vous arriverez bientôt à un chiffre assez élevé, dépensé en dehors de tout encouragement donné à la pein- ture. De là , le petit nombre de tableaux acquis cette année. Nous l'avons déjà dit et nous le répétons, la Commission des Amis des Arts, dont nous reconnaissons, tous les premiers, le zèle et les bonnes intentions, dans la sphère où elle gra- vite, cette Commission, en maintenant les bases primitives de la Société, n'a pas compris assez largement le but qu'elle de- vait atteindre, les intérêts de l'art et des artistes. En effet, tout ce qui repose sur l'égoïsme doit périr, si Gelte égoïsme ne trouve pas satisfaction. Nul des souscripteurs qui n'ait rêvé