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84 Dans sa Nymphée, Paul Flandrin a eu le tort de vouloir imiter Le Guaspre et Poussin; il eut mieux fait de rester lui^ comme dans son beau tableau des Adieux d'un Proscrit. FONYILLE a exposé un joli paysage, harmonieux de ton, et d'un effet fort agréable; le site, on ne peut mieux choisi, plairait, lors même qu'il serait traité avec moins de talent. Cependant la vue ne s'étend pas à l'aise dans ce panorama immense ; les montagnes du fond, trop fortement indiquées, rapprochent l'horizon et ôtent de la pvofondeur à ce tableau qui, à part ce défaut, est une des meilleures choses sorties du pinceau de cet artiste. FONTAINE (M. etM me ). La scène des Vendangeurs est bien ordoneancée ; la couleur en est bonne, mais le dessin a souffert de la précipitation avec laquelle ce tableau a été exécuté. Mme Fontaine a fait des progrès -, ses Etudes offrent de l'avenir. GLEYRE. Cet artiste, d'un talent consciencieux et sévère, nous a envoyé un tableau dont toutes les parties ne sont pas traitées d'une manière égale. La tête est d'une grosseur dis- proportionnée, d'un type commun, et d'une couieur trop pous- sée au noir. Les pieds,, d'une autre nature que la tête et les mains, sont trop gros, d'un modèle vulgaire, et aident à faire paraître le torse trop court. A côté de ces défauts, il faut admirer la vigueur du coloris, le sentiment large des drape- ries, le fini parfait des mains et un ton général d'une grande harmonie. GUICHARD. La tête est d'un modèle commun, les cheveux sont disgracieux, les bras trop courts sont mal emmanchés; mais la couleur ne saurait être trop louée. GUIGON. Sa peinture ressemble à tout, excepté à la na- ture. GUINDRAND. Dans notre bonne ville de Lyon, si un artiste se permet de faire un ciel autre que celui qui s'étend sur Four- vières, on crie à l'excentricité; ainsi, pour sa vue de Chiavari, Guindrand s'est entendu reprocher vivement l'azur foncé de ces tons. Allez en Italie, messieurs les critiques, ou seulement