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Les talons écartés, cambré sur ses jarrets
11 semblait poser là, pour la caricature.
  Me croyant, comme lui, charmé de la peinture ;
« N'est-ce pas, me dit-il, que ce tableau vous plaît? »
— « Beaucoup. » — « C'est beau! » — « Très beau. »
                 — « C'est du fameux l » — « Parfait ? »
— « Je vous dirai pourquoi ce peintre m'intéresse :
A mes soins confié j'ai guidé sa jeunesse;
Sous moi, dans mon école, il fit ses premiers pas. »
  — « Quoi ! Vous fûtes son maître? » — « Oui, Monsieur,
                                              pourquoi pas ?
Le professeur jouit des succès de l'élève. »
— « Hélas! dis-je, a-parté : » que la peste le crève!...
Ce jeune barbouilleur, élève infortuné ,
C'est par toi, vieux Croûton, qu'il a mal dessiné ;
C'est à toi que revient le rire que provoque
Du disciple ignorant la palette baroque :
Enseigné par un autre, il aurait réussi. »
— « J'ai donné des leçons à Bonnefond aussi. »
— « Au peintre ?.. « — « Il n'était pas des plus forts de ma
                                                     classe. »
— « Tous vous nommez, Monsieur?... Dites-le moi, de
                                                     grâce. »
— « Un tel. — « Mais il n'est pas de peintre de ce nom. »
— « Eh! qui vous dit, Monsieur, que je sois peintre? Non,
« Cet art n'est pas le mien, et d'une autre science
« Je donne des leçons : je suis maître de danse. » —
  Ah ! ces mots si naïfs qu'on voudrait inventer,
Heureux de les entendre et de les raconter !