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76 Les talons écartés, cambré sur ses jarrets 11 semblait poser là , pour la caricature. Me croyant, comme lui, charmé de la peinture ; « N'est-ce pas, me dit-il, que ce tableau vous plaît? » — « Beaucoup. » — « C'est beau! » — « Très beau. » — « C'est du fameux l » — « Parfait ? » — « Je vous dirai pourquoi ce peintre m'intéresse : A mes soins confié j'ai guidé sa jeunesse; Sous moi, dans mon école, il fit ses premiers pas. » — « Quoi ! Vous fûtes son maître? » — « Oui, Monsieur, pourquoi pas ? Le professeur jouit des succès de l'élève. » — « Hélas! dis-je, a-parté : » que la peste le crève!... Ce jeune barbouilleur, élève infortuné , C'est par toi, vieux Croûton, qu'il a mal dessiné ; C'est à toi que revient le rire que provoque Du disciple ignorant la palette baroque : Enseigné par un autre, il aurait réussi. » — « J'ai donné des leçons à Bonnefond aussi. » — « Au peintre ?.. « — « Il n'était pas des plus forts de ma classe. » — « Tous vous nommez, Monsieur?... Dites-le moi, de grâce. » — « Un tel. — « Mais il n'est pas de peintre de ce nom. » — « Eh! qui vous dit, Monsieur, que je sois peintre? Non, « Cet art n'est pas le mien, et d'une autre science « Je donne des leçons : je suis maître de danse. » — Ah ! ces mots si naïfs qu'on voudrait inventer, Heureux de les entendre et de les raconter !