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ment pensé qu'il serait plus utile à la jeune génération qui s'avance. La chaire de philosophie est dévolue à un de ses élèves, M. Bouillier, dont nous avons, dans notre dernière li- vraison, apprécié rapidement les premières leçons. Celle chaire doit contribuer à unir l'idéal à ce que nous appelons le posilif de la vie. 11 en serait de même d'une chaire d'éco- nomie politique qui nous manque encore. Il est vrai qu'il est facile de se consoler en écoutant un autre disciple de M. l'abbé Noirot, notre compatriote aussi, M. Oz,anam , bien digne d'occuper une chaire de droit commercial dans la capitale du commerce. Son cours a été inauguré, le 16 décembre 1839, en présence d'un auditoire nombreux où l'on remarquait la plu- part des notabilités littéraires, universitaires et commerciales de notre ville. Le jeune professeur a, dans un discours que nous imprimerons dans notre prochaine livraison, esquissé à grands traits l'objet de notre enseignement. Chacun a pu, dès lors, apprécier les qualités aussi solides que brillantes qui distinguent M. Ozanam, et qui, manifestées par des écrits déjà nombreux., l'ont désigné au choix du Conseil municipal. Celte séance d'inauguration a été vraiment solennelle, et M. Ozanam est entré dans la carrière au bruit des plus vifs applaudissements. Toutefois^ et malgré ces témoignages flatteurs, on pouvait se défier de l'avenir ; on pouvait craindre l'inconslance du public, si prompt à s'éloigner lorsqu'il a cueilli la fleur de la chose nouvelle. De splendides généralités l'attirent, mais trop souvent les détails arides de 3a science le rebutent. Hâtons-nous de le dire, le succès obtenu, tout d'abord, par M. Ozanam n'a fait que se légitimer et se consolider de jour en jour; son enseignement a résisté à une épreuve de deux mois. Les auditeurs de pure décoration ont, il est vrai> disparu, ce qui était inévitable, mais les jeunes gens voués au commerce, c'est-à -dire les personnes auxquelles le cours est spécialement destiné., montrent une assiduité persévérante, et suivent, le code et le crayon à la main, les développemenlsdu professeur.