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 emprunts. Son livre est un brillant salon où toutes les cé-
lébrités de la critique moderne semblent s'être donné
rendez-vous ; e t , ce qui fait honneur à sa délicatesse,
M. Collombet a soin de n'introduire personne sans le
nommer. C'est une politesse dont plusieurs écrivains de nos
jours se dispensent trop aisément. Vous rencontrez fréquem-
ment chez luiSchœll le profond érudit, Gibbon le Montes-
quieu anglais, M. Ampère avec les brillantes évolutions de
son analyse, M. Beugnot avec sa profonde intelligence des
faits, M. Guizot avec sa haute et sévère raison, M. Ville-
main avec cette spirituelle parole qui cache sous ses grâces
légères une raison si ferme, une science si étendue, pareille
à ces feuilles d'acanthe des chapiteaux corinthiens, qui
dissimulent le poids d'un immense édifice. C'est une chose
on ne peut plus agréable que cette réunion de tous nos
littérateurs illustres, ce parlement de la critique contem-
poraine, convoqué par ordonnance de l'érudition lyon-
naise, pour juger tous les attentats du 5 e siècle contre la
belle langue de Virgile et de Cicéron. Ne me dites pas
que vous auriez pu aller recueillir leurs votes à domicile.
Songez que de courses, que de peines on vous épargne en
les rassemblant ! que de temps on vous sauve en ne vous
forçant d'entendre que ceux qui ont quelque chose de
raisonnable à dire ! Oh! c'est là un parlement modèle!
   La meilleure chose a ses inconvénients : Cette critique
de pièces de rapport doit nécessairement manquer d'unité
dans le style et quelquefois même dans les doctrines. Ces
juges différents appelés à siéger successivement au même
tribunal, n'ont souvent ni le même code, ni la même sé-
vérité. La critique littéi'aire n'a pas encore son système
métrique pour établir partout l'unité de poids et de me-
sures. Ainsi, par exemple, quand M. Collombet juge lui-